Le groupe africain aux négociations organisés par les Nations unies sur les changements climatiques a exprimé lundi à Copenhague son inquiétude devant ce qu'ils perçoivent comme une volonté de détruire le protocole de Kyoto de la part des pays développés, en supprimant le mécanisme de double négociations.
Djemouh Kamel, président du groupe, a déclaré lors d'une conférence de presse que les pays africains étaient extrêmement déçus de voir que certains pays développés tentaient de supprimer le mécanisme de doubles négociations, l'un des principes directeurs adoptés par le plan d'action de Bali pour parvenir à une réduction des émissions.
L'Afrique n'acceptera pas des consultations sur un seul niveau, se concentrant sur les discussions générales de coopération de long terme face aux changements climatiques tout en reléguant au second plan la mise en place d'une nouvelle période d'engagements succédant a protocole de Kyoto.
Une telle démarche est suicidaire, a-t-il estimé.
Si l'Afrique acceptait de poursuivre des négociations de ce type, ce continent perdrait de fait tout ce qu'il espérait obtenir de ces négociations.
De son côté, Mama Konaté, autre membre du groupe Afrique représentant le Mali, a déclaré que le protocole de Kyoto était d' une importance capitale, en particulier pour le secteur agricole malien.
"Une augmentation de la température de deux degrés reviendrait à une réduction de 25 pourcent des récoltes de produits agricoles de base, ce qui aboutira à une famine avant 2020", a-t-il mis en garde.
Les pays développés ont pris à Bali il y a deux ans la décision d'adopter le mécanisme de doubles négociations, mais aujourd'hui quelques pays ont décidé de supprimer le deuxième volet des négociations, ce qui serait catastrophique pour les pays en développement, a-t-il souligné.
Les représentants de plus de 190 pays sont entrés lundi dans une phase critique des négociations pour un nouvel accord mondial sur la lutte contre les changements climatiques.
Tandis que les pays en développement insistent pour maintenir la validité du protocole de Kyoto, engageant les pays développés à des objectifs contraignants de réduction d'émissions, après l' expiration de sa période initiale en 2012, les pays développés souhaitent le remplacer par un nouvel instrument juridique.
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