Les réformes économiques en cours au Togo ces quatre années ont permis à ce pays de refaire son image longtemps mise en berne auprès de ses principaux partenaires au développement. Le gouvernement s'attend à une croissance économique de 2,5% en 2009.
Les Institutions de Bretton Woods, très regardantes dans les mesures de redressement pratiquement dictées, se sont convaincues d'un décollage au Togo, après des années d'hésitation.
Il s'agit d'un vaste chantier d'assainissement et de redressement des banques publiques, des grandes sociétés notamment dans les filières du coton, des phosphates, du payement de la dette intérieur de plus 300 milliards de FCFA, de la réforme de la Justice, de la mise en place d'une Cour des Comptes et de l'amélioration de l'environnement des affaires pour attirer davantage d'investisseurs.
En mission d'évaluation périodique à Lomé, une délégation du Fond monétaire international (FMI) avec à sa tête Marshall Mills, a fait noter qu'"effectivement les réformes structurelles dans le secteur bancaire a très bien avancé ".
"Le Togo reste sur la bonne voie en ce qui concerne le programme économique appuyé par le FMI", a soutenu Marshall Mills, indiquant que le gouvernement togolais a "résolument mis en oeuvre" les programmes qu'il a élaboré en collaboration avec les partenaires, notamment leFMI, et a assaini les finances publiques d'une "manière importante". Presqu'une annonce de nouveau départ pour l'économie togolaise.
En fait, les mesures d'assainissement se sont attaqués, outre au secteur bancaire, à la filière phosphatière qui est depuis plusieurs décennies le poumon de l'économie togolaise. L'hebdomadaire l'Union a rapporté à cet sujet que l'examen des comptes fournisseurs de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), par le cabinet d'audit REGL, a mis à jour des anomalies ayant conduit à l'annulation immédiate des commandes et prestations non fournies jusqu'à hauteur de 8 milliards de francs Cfa. Les coûts des prestations des transitaires, transporteurs, assureurs et autres ont été "fortement revus à la baisse", permettant de dégager un excédent brut d'exploitation de 23,58 milliards de francs Cfa au 31 décembre 2008, contre moins de 455 millions en 2007, et un bénéfice net de 24 milliards de francs Cfa contre une perte de 1,2 milliard en 2007.
Pour le ministre de l'Economie et des Finances Adji Ayassor, les réformes économiques ont permis au Togo de "rétablir puis de maintenir" la stabilité du cadre macroéconomique avec un renforcement de "façon significative" de la situation financière de l'Etat. Dans cette perspective, le gouvernement a continué la sophistication des mesures relatives aux entrées de recettes par la dotation du service des Douanes d'un scanner relocalisable de dernière génération. Le ministre Ayassor rassure de l'avantage de ces mesures pour les finances publiques et surtout pour la maximisation des recettes douanières, pour un pays en pleine relance économique, qui sont passées de 1 milliards de FCFA à 14 milliards par mois depuis quelques années. Il fait noter que les " recettes douanières n'ont cessé de s'accroître avec une meilleure progression".
Alors que la crise financière reste une menace sur l'économie de bien de pays, le ministre Ayassor relève que le Togo peut surmonter les effets de cette crise pour atteindre en 2009 un taux de croissance de 2,5% pour un taux d'accroissement de la population estimé à 2,4%. Dans cette donne, le gouvernement togolais révèle que beaucoup lui reste à faire dans plusieurs domaines, mais s'est félicité en septembre d'un "fort taux " d'exécution des lettres de mission des différents ministères.
Par ailleurs, la production agricole a dégagé des excédents de près de 100.000 tonnes de céréales, dont une partie a été autorisée à être exportée. Les transferts venant des travailleurs togolais à l'extérieur sont indiqués "stable voire en légère augmentation".
Les avancées enregistrées par ce pays ont persuadé le Bureau International du Travail (BIT) qui a fini par solliciter du Togo, en septembre, de jouer le rôle de " pays pilote " de mise en œuvre en Afrique du Pacte mondial pour l'emploi issu du Sommet sur la crise mondiale de l'emploi tenu en juin en Suisse. Pendant que les partenaires marquent leur retour au Togo, se traduisant par la remise du pays sur la scène internationale, la France a annulé, en octobre, la totalité de la dette commerciale du pays à son endroit estimées à plus de 70 millions d'Euros, soit 47 milliards de francs CFA avec 42,4 milliards de FCFA rééchelonnés.
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