L'opposition malgache reproche à Andry Rajoelina d'ignorer les compromis négociés sous médiation internationale, en révoquant un Premier ministre de consensus désigné il y a deux mois à Addis-Abeba. De sa seule initiative, le président de la transition malgache a également convoqué des élections législatives pour le 20 mars 2010, une autre décision que lui contestent les autres mouvances. La Grande Ile s’enfonce une nouvelle fois dans la crise.
Selon ses adversaires politiques, le président de la transition malgache Andry Rajoelina foule au pied les accords de Maputo et d’Addis-Abeba, signés en août et en octobre 2009. Mais du côté des équipes de la médiation (ONU, Union africaine, SADC et Francophonie) on se donne du temps avant de réagir aux actes posés par Andry Rajoelina.
Alors que ces décisions signent la mort du processus de Maputo, l’Union africaine serait-elle allée trop vite en déclarant que la médiation était terminée après la nomination du Premier ministre de consensus ? Au siège de la Commission de l’UA, on s’en défend, en précisant que c'était pour marquer le passage de la négociation à l'application des accords.
Certains observateurs disent que les Malgaches ne pourront pas résoudre leur crise si on les laisse seuls. Ce que confirment les concernés eux-mêmes, tellement les leaders se méfient les uns des autres.
En attendant que la communauté internationale se penche à nouveau sur la situation malgache, Andry Rajoelina ignore le processus de Maputo et d’Addis-Abeba. A la demande de l’homme fort d’Antananarivo, la Commission de l’UA a accepté de reporter à l’année prochaine la réunion du groupe international de contact sur Madagascar qui était prévue jeudi 17 décembre.
Cette future réunion sera peut-être l’occasion pour l’Union africaine de réparer les dégâts et remettre en selle le processus de Maputo.
rfi.fr