La loi sur l'organisation du referendum d'autodétermination du Sud Soudan a enfin été adoptée ce mardi29 décembre 2009 à Khartoum. L'élaboration de ce texte qui fixe les conditions d'organisation du vote en janvier 2011 aura nécessité d'interminables tractations entre Nordistes et Sudistes.

Les négociations auront duré jusqu'à la dernière minute : la loi avait déjà été votée la semaine dernière par les parlementaires, moins un article auquel tenait les Sudistes.

Devant leurs protestations, et les critiques de Washington, le parti du président el-Béchir a finalement accepté de faire adopter le texte aujourd'hui dans sa version initiale.

Les partis du Sud ont obtenu gain de cause. L'article qu'ils avaient négocié pour encadrer le vote des Sud-Soudanais installés hors de leur région natale figure bien dans la loi sur le referendum de 2011.

Les Sudistes craignaient en effet que le vote des Sud-Soudanais résidant au Nord ou à l'étranger ne soit pas favorable à l'Indépendance. Ils ont invoqué des risques de fraudes, de manipulations de la part de Khartoum. Ils redoutent aussi tout simplement que les Sud-Soudanais qui ont construit leur vie au Nord ne préfèrent l'option d'un Soudan uni plutôt que de se retrouver en minorité au Nord Soudan en cas d'indépendance du Sud.

Pour les ex rebelles sudistes du SPLM, l'idéal aurait été que tous les Sud-Soudanais viennent voter au Sud, pour vérifier qu'ils en sont bien originaires et écarter le risque de fraudes organisées par Khartoum.
Après négociation, le SPLM a obtenu qu'au moins les plus anciens, nés avant l'indépendance en 1956, et vivant au Nord depuis longtemps, soit obligés de voter au Sud.

La mesure est controversée (les députés du parti au pouvoir eux ont invoqué la Constitution qui prévoit la liberté de mouvement), mais elle figure donc bien finalement dans la loi.

L'Indépendance du Sud-Soudan sera reconnue si le oui atteint 51 % des voix, avec un minimum de 60 % de participation au référendum de 2011.

fri.fr