Le Mouvement social guinéen a couché sur le papier ses exigences. Réunis en assemblée générale, ce mardi 5 janvier 2010 à Conakry, les syndicats et le patronat exigent des informations claires sur l’état de santé du capitaine Dadis Camara, des mesures contre la vie chère, ainsi que des garanties de sécurité pour la population.
Les syndicats et le patronat se sont donc réunis pour dresser une liste d'exigences, un mois après la tentative d'assassinat du capitaine Moussa Dadis Camara qui est toujours hospitalisé au Maroc. Cette assemblée générale du Mouvement social guinéen était un rendez-vous crucial pour la société civile. En fonction des réponses de la junte, le mouvement décidera des actions à mener.
Selon Ibrahima Fofana, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTD) interrogé par RFI, « nous avons réclamé quatre choses au président par intérim (Sékouba Konaté) et tout d’abord des informations claires et précises sur l’état de santé du président de la République (capitane Moussa Dadis Camara) qui est hospitalisé au Maroc ».
Le deuxième problème posé par cette assemblée générale à la junte militaire concerne « la redynamisation de l’administration, des mesures pour accélérer la transition en Guinée ». La troisième exigence concerne la question de la sécurité dans le pays. Toujours selon Ibrahima Fofana, des mesures ont été demandées « pour sécuriser les populations et les leaders politiques, sociaux et syndicaux ». Il a souligné que « les leaders politiques sont, pour la plupart, à l’extérieur en ce moment ».
Le quatrième grand problème évoqué dans cette assemblée générale concerne « les conditions de vie des Guinéens aujourd’hui ». Le dirigeant de l’USTD a ainsi évoqué « une inflation terrible sur les marchés », ce qui, selon lui, a rendu le coût de la vie « insupportable pour les salariés ». Dans ce contexte, les syndicats et le patronat de Guinée ont demandé que « des mesures soient prises, comme cela a été fait pour les militaires, qui ont reçu trois augmentations de salaire dans le courant de l’année 2009 ».
Ibrahima Fofana a ajouté dans son entretien que le pouvoir n’avait pas encore donné de réponses satisfaisantes face à ces problèmes : « il sont en consultation eux-mêmes, actuellement, en Conseil de ministres ». Selon ce syndicaliste, c’est en fonction de cette assemblée générale que des actions à mener vont pouvoir être identifiées, « pour aboutir à une satisfaction de nos revendications ».
rfi.fr