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RDC: Karel de Gucht trouve "anormale" la décision du gouvernement congolais à son endroit

Le commissaire européen au Développement, le Belge Karel De Gucht a jugé, jeudi soir sur les ondes de Radio 1 (VRT), une radio belge, que la réaction de Kinshasa à son analyse de la situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) n'était pas "normale" et que le gouvernement congolais était allé "trop loin".

M. De Gucht a affirmé que son analyse était objective et qu'elle est ressentie comme telle au sein du Parlement européen, précisant que être intervenu au nom de la Commission européenne et assure que son intervention avait été concertée avec Catherine Ashton, la Haute représentante pour la politique étrangère de l'Union européenne.

Malgré la décision du gouvernement congolais le déclarant "persona non grata" à Kinshasa, M. De Gucht ne remet toutefois pas en question le récent paquet de mesures européennes prises en faveur de la RDC, relatives au déblocage d'un montant de près de 280 millions d'euros pour ce pays.

Par contre, il met en avant l'importance primordiale de l'aide à la population civile en RDC, et refuse de faire de cette polémique une "affaire personnelle".

DE GUCHT PERSISTE ET SIGNE

"Je pense que plusieurs choses au Congo, fondamentalement, ne fonctionnent pas et que la population en paie un prix particulièrement élevé. J'ai déjà dit tout cela une dizaine de fois de manière diplomatique. Je pense l'avoir dit désormais de manière très correcte et claire", a déclaré Karel De Gucht.

Ancien ministre belge des Affaires étrangères et actuel commissaire européen à l'aide au Développement, Karel de Gutch, qui quittera ce poste pour celui de commissaire européen au Commerce fin janvier, a été désavoué par le gouvernement de Kinshasa suite à ses propos tenus le 16 décembre 2009 devant le Parlement européen et dans lesquels il qualifié "les dirigeants congolais de partenaires inappropriés, et l'aide humanitaire que la communauté internationale accorde à la RDC d'un gâchis".

Dans une note verbale adressée le 2 janvier à la Commission européenne par le ministère congolais des Affaires étrangères, le gouvernement congolais ne veut pas de la présence de De Gucht sur son territoire.

"Toute demande de visa pour Karel De Gucht, commissaire européen au Développement, à la République Démocratique du Congo sera considérée par les autorités de ce pays comme une provocation", disait notamment la note verbale qualifiant les propos du commissaire européen au Développement d'un procès de fonctionnement de l'Etat congolais dans des termes aux relents notoirement racistes, irrespectueux et irresponsables.

LA COMMISSION EUROPEENNE SOUTIENT DE GUCHT

De son côté, la Commission européenne a soutenu l'actuel commissaire européen à l'Aide au Développement, le Belge Karel De Gucht, déclaré persona non grata à Kinshasa pour avoir mis en doute, en décembre devant le Parlement européen, l'efficacité de l'aide à la RDC.

Pour la Commission européenne, M. De Gucht n'exprimait pas un point de vue personnel sur les autorités congolaises. "Il parlait au nom de la Commission" avec le soutien de son président José Manuel Barroso, a souligné jeudi un porte-parole de l'exécutif européen, cité dans une dépêche de l'AFP parvenue à Kinshasa.

M. De Gucht avait indiqué, fin novembre, qu'il envisageait de se rendre en janvier en RDC pour visiter un projet humanitaire à Goma. Il aurait pu profiter de sa visite pour signer les conventions de mise en oeuvre de projets d'aide d'un montant de quelque 278,5 millions d'euros approuvés en décembre par la Commission européenne, selon son porte-parole.

Mais aucun projet de voyage n'a été formalisé à ce jour, a souligné jeudi la Commission, cité par le quotidien Le Monde.

French. News. Cn
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