La mission des Nations unies au Soudan (MINUS) s'est dite préoccupée samedi par l'escalade de la violence au Sud-Soudan ces deux dernières semaines qui aurait fait 150 morts et beaucoup plus de blessés et de déplacés.

Dans une déclaration, Ashraf Jehangir Qazi, chef de la MINUS et représentant spécial du secrétaire général de l'ONU au Soudan, a exhorté le gouvernement du Sud-Soudan à enquêter sur les incidents et à redoubler d'efforts pour contribuer à faire baisser la vague croissante de la violence dans la région.

"La MINUS a proposé l'envoi des casques bleus pour protéger les civils pendant les rotations des compagnies du SPLA ( l'Armée de libération du peuple soudanais, la branche armée du Mouvement de libération du peuple du Soudan) impliquées dans les affrontements avec les civils éleveurs à Akot, près de Rumbek, à la fin de décembre et au début de janvier", a indiqué Qazi.

Il a ajouté qu'environ 24 personnes, dont des soldats du SPLA et des civils, ont été tués et de nombreux autres ont été déplacés pendant ces affrontements.

"A Atar, dans l'Etat de Jonglei, la MINUS a dépêché par avion de hauts responsables gouvernementaux dans la région et a aidé à distribuer l'aide humanitaire offerte par le gouvernement le jour de l'attaque au cours de laquelle des civils ont été tués et environ 100 tukuls (maisons rondes au toit de chaume), ont été brûlés. Les agences humanitaires apportent des soutiens supplémentaires aux victimes dans les jours à venir", a-t-il déclaré.

"A Wunchuei, dans l'Etat de Warrap, où des dizaines de personnes ont été tuées dans des raids inter-tribaux de bétail à la fin de décembre, la MINUS a envoyé une équipe de casques bleus pour atténuer les tensions et aider à empêcher la reprise des attaques. L'équipe compte aussi des représentants des agences humanitaires pour initier une évaluation des besoins humanitaires sur le terrain, particulièrement pour ceux qui ont été déplacés en raison des violences. Des milliers de personnes auraient été déplacées mais ces chiffres ainsi que ceux relatifs aux victimes des attaques ont encore besoin d'être vérifiés", a indiqué Qazi.

"La MINUS continuera de travailler dans le cadre de son mandat et de ses capacités pour aider le gouvernement du Sud-Soudan à faire face à la violence au Sud-Soudan et à aider à protéger les civils", a assuré l'officiel onusien.

Dans l'un des incidents les plus sanglants au Sud-Soudan, les combattants de la tribu Nuer ont attaqué la tribu Dinka pendant le week-end, tuant quelque 140 personnes.

Le combat, censé être au sujet du bétail, a aussi fait au moins 90 blessés et de nombreuses têtes de bétail pillés, ont rapporté jeudi des médias locaux.

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