Dans le document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE) adopté fin 2009, les authorités camerounaises envisagent d'inscrire leur pays au rang des nations émergentes à l'horizon 2035, grâce aux grands projets qui devront démarrer dès 2010 dans les secteurs de l'énergie, du transport, de l'exploitation minière, des routes.
Energie : porter les capacités de production à 3.000 MW
A la lumière du DSCE, le Cameroun dispose d'un potentiel hydroélectrique estimé à 12.000 MW par an, soit plus de 10 fois le potentiel exploité. Moins de 40% de la population ont accès à l'électricité, un taux situé à 10% en zones rurales. 3.000 localités sur 17.104 sont électrifiées. Les projets à réaliser viseront à porter les capacités de production à 3.000 MW à l'horizon 2020.
Le Plan de développement du secteur de l'électricité à l'horizon 2030 prévoit la construction des centrales hydroélectriques de Nachtigal (330 MW), de Song Mbengé (950 MW), de Memve'ele (120-201 MW), de Kikot (350-550 MW), de Njock (270 MW) , de Ngodi (475 MW), de Song Ndong (250-300 MW), de Nyanzom (375 MW), de Bayomen (470 MW), de Mouila-Mogué (350 MW), de Bagangté ( 90 MW), de Warak (50 MW), de Comines (12 MW).
A ces projets, s'ajoutent des sites présentant un potentiel à l'exportation d'énergie à l'échelle sosu-régionale (Tchad, République centrafricaine) et régionale (Nigeria) : Cholet (400 MW) , Grand Eweng (386 MW), Petit Eweng (230 MW), Noun-Wouri (1200 MW), Mandourou (67 MW), Mbinjal (66 MW), Lancrenon (34 MW), Vogzom (33 MW), Munaya (200 MW), Kpaf (300 MW) et Mentchum (15-35 MW).
Routes : plus de 3.500 kilomètres d'axes à bitumer
Sur plus de 50.000 kilomètres (avec un taux de 48% en état médiocre ou mauvais) de réseau routier national, seuls 10% sont bitumés. Dans sa stratégie sectorielle, le gouvernement camerounais s'est fixé l'objectif de passer de 0,27 à 0,34 le nombre de kilomètres de routes bitumées pour 1.000 habitants.
Plus de 3.500 kilomètres de routes en terre devront être bitumées à l'horizon 2020 et quelque 2.000 kilomètres d'axes déjà bitumés mais dégradés sont prévus d'être réhabilités.
Globalement, le Plan directeur routier et la stratégie sectorielle se préoccuperont de faire passer la fraction du réseau routier bitumé de 10% à 17% d'ici les 10 prochaines années.
Chemins de fer : plus de 1.000 kilomètres de voies à aménager
Depuis plus de trois décennies, il existe un seul chemin de fer, le Transcamerounais qui traverse quelques régions du pays sur une distance de moins de 1200 kilomètres. Dans les 10 à venir, la densité du réseau ferré devra passer de 0,06 kilomètre à 0,10 kilomètre pour 1.000 habitants.
Cet objectif devra se concrétiser par l'aménagement d'un autre millier de kilomètres de voies « selon les standards internationaux (..) dans le but, d'une part, d'achever l'intégration économique des régions septentrionales et méridionales du pays et, d'autre part, de désenclaver les pays voisins ne disposant pas d'accès sur la mer ».
Sont prévues, les lignes Kribi-Ebolowa-Mbalam, Limbe-Douala- Edéa-Kribi, Ngaoundéré-Garoua-Maroua-Kousseri, Edéa-Yaoundé- Ngaoundal, Belabo-Bangui, Yaoundé-Belinga-Booué et Minim-Martap- Ngaoundal.
Transport : deux projets phares de ports en eaux profondes
Longtemps annoncée, la construction de deux ports en eaux profondes respectivement dans les villes de Kribi (Sud du pays) et Limbe (Sud-ouest) représente l'un des grands projets de développement du Cameroun, porteurs de croissance.
Avec plus d'envergure, le futur port de Kribi devra se caractériser par des terminaux destinés au transport de l'aluminium, les hydrocarbures puis les conteneurs. L'infrastructure devra comporter en outre un appontement fer.
En dehors du port, Limbe focalisait déjà son attention sur la construction en cours d'un yard pétrolier, qui traduit « l'ambition du Cameroun d'offrir aux pays riverains du golfe de Guinée et aux opérateurs notamment pétroliers intervenant dans cette zone un chantier naval moderne et compétitif ».
A Douala, la métropole économique camerounaise, il est annoncé le dragage du chenal d'accès au port fluvial pour l'approfondir à moins de 8 mètres afin de le rendre accessible aux navires de taille moyenne.
Exploitation minière : l'ère industrielle
Le secteur moderne minier à développer vise, selon le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi, l'exploration, l'exploitation et la transformation des gisements de cobalt nickel et manganèse près de Lomié estimés à 54 millions de tonnes de minerai sur 5% et de fer de M'balam avoisinant é 2,5 milliards de fer à 40% et de Kribi estimés à 350 millions de tonnes à 35%.
S'y ajoutent, des gisements de bauxite de Ngaoundal et Minim- Martap estimés à plus de 1 milliard de tonnes à 43%, de rutile d'Akonolinga avec des réserves géologiques d'environ 300 millions de tonnes à 0,9% et diamant de Mobilong avec des réserves estimées à plus de 700 millions de carats, etc.
A travers ces projets, le gouvernement camerounais cherche à atteindre une croissance économique de 5,5%, contre 3% à présent.
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