Le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba s'est rendu ce samedi à Bangui pour son premier sommet des chefs d'Etats de la communauté économique de l'Afrique centrale (CEMAC) où il tentera de conserver le poste de gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), objet d'un vive convoitise.
Les textes fondateurs de cette banque commune aux six Etats de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad) attribuent le poste de gouverneur au Gabon, celui de vice-gouverneur au Congo, le secrétariat général au Tchad et des postes de directeur à la Guinée Equatoriale et à la Centrafrique. Le Cameroun abritant le siège de l'institution est exclu de cette répartition.
Plusieurs décennies après la convention de Fort Lamy – actuellement Ndjaména – ce texte parait caduque de l'avis de certains Etats, notamment, la Guinée Equatoriale. Très pauvre à l' époque de l'élaboration de ce texte, Malabo est brusquement devenu une puissance financière incontestable dans la sous-région grâce à ses énormes revenus pétroliers.
Une grosse partie des réserves de la banque sont détenues par Malabo qui, du coup, revendique le leadership dans la gestion de cette institution.
La Guinée Equatoriale milite pour une gouvernance tournante alors que le Gabon, le Congo et le Tchad préfèrent conserver leurs acquis actuels.
Sous la pression de Teodoro Obiang Nguéma, président de la Guinée Equatoriale, les cinq autres dirigeants de la sous-région ont accepté l'idée de reformer cette banque dans laquelle l' influence de la France est incontestable. Le président Obiang Nguéma s'est d'ailleurs vue confier la responsabilité de conduire cette reforme.
Le récent scandale de détournement de fonds à l'antenne de la BEAC à Paris (France) a largement fragilisé la position du Gabon. Ali Bongo Ondimba a rappelé au bercail l'actuel gouverneur de la Banque, Philibert Andjembé mis en cause dans ce scandale évalué à environ 19 milliards de FCFA.
Libreville souhaite conserver le poste et Ali Bongo Ondimba serait à Bangui avec deux propositions de succession à M. Andjembé. Il y a l'ex-administrateur de la Banque mondiale et ancien ministre gabonais, Alexandre Barro Chambrier. Le second cheval du Gabon est Henri Claude Oyima, patron de la BGFI Bank, l'un des principaux groupes bancaires de la sous région.
Plusieurs fois reporté, le sommet de Bangui doit statuer sur ce dossier et bien d'autres encore. La mission d'Ali Bongo Ondimba, le tout nouveau chef de l'Etat gabonais semble être délicat. Son père, Omar Bongo Ondimba, avait le tact politique nécessaire pour sortir victorieux de tels défis.
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