Le dialogue entre les oulémas mauritaniens et les salafistes en détention, accusés de terrorisme, "a réussi à 90%", a déclaré mercredi l'imam Abdellahi Ould Eminou, rapporteur de la commission des oulémas chargée du dialogue.

Ould Eminou, qui s'adressait à la presse à l'issue d'une audience mercredi avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a souligné que les objectifs recherchés à travers ce dialogue, qui étaient notamment de convaincre les extrémistes de l' urgence de se repentir et de contribuer à la paix civile, ont été atteints.

"Cette méthode du dialogue donne des résultats probants et contribue efficacement à la résolution des problèmes nationaux de façon convenable et évite au pays les dérives dont étaient victimes d'autres nations à travers le monde", a-t-il affirmé.

Le dialogue avec les 67 détenus salafistes de la prison centrale de Nouakchott a été ouvert le 15 janvier dernier avec une première rencontre entre trois envoyés officiels et dix délégués des détenus salafistes jihadistes.

Les observateurs s'attendent à un élargissement à terme de la majorité des détenus salafistes répentis. Cependant, les plus irréductibles, notamment Ould Semman, Ould Chabarnoux et Ould Mejlissi, responsables présumés de la mort des quatre touristes français en décembre 2007 et des fusillade de Tevragh Zeina en 2008, devront rester en prison. Les points de désaccord avec les irréductibles, dont le nombre n' atteindrait pas la dizaine, portent essentiellement, selon des sources proches du dossier, sur la question du Jihad (guerre sainte) que les fondamentalistes estiment être une obligation contre les non musulmans.

Certains salafistes ont tenté de lier leur sort à celui des otages occidentaux détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) , ainsi qu'à celui d'une familLe mauritanienne incarcérée en Espagne pour des faits liés "au mariage forcé", selon la justice espagnole.

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