Le Groupe international de contact sur la Guinée (GIC-G) - coprésidé par la Communauté économique des Etats d’Afrique occidentale (CEDEAO) et par l’Union africaine (UA) – qui s’est réuni mardi à Abuja, a demandé le départ de la junte au pouvoir et la mise en place d'une Commission d'enquête internationale sur la répression du 28 septembre, sous l'égide des Nations unies. Selon l’organisation internationale, les massacres ont fait plus de 150 morts. Les autorités de Conakry ne sont pas opposées à la venue cette Commission, dont la composition et les modalités de fonctionnement restent à définir par la communauté internationale.
Le secrétaire général des Nations unies a deux choix : soit il crée lui-même la Commission d’enquête, soit il confie la tâche au Haut commissariat aux droits de l’homme. La première procédure a l’avantage d’aller plus vite, puisque la Commission déposera alors, directement, son rapport sur le bureau de Ban Ki-moon. Cette commission n’aura pas formellement besoin de l’aval des autorités guinéennes pour travailler. Il est toujours possible de recueillir les témoignages depuis l’étranger ou même de faire voyager les témoins. Mais, pour l’instant, la Commission internationale semble parier sur la bonne volonté du capitaine Dadis Camara qui, dès le lendemain du massacre, a d’ailleurs proposé la venue d’une commission d’enquête internationale.
Cependant, pour éviter tout acte d’intimidation sur les témoins et les enquêteurs, le Groupe de contact invite la CEDEAO à constituer une Mission de protection composée de personnels civils et militaires. Au total, la Commission d’enquête aura pour tâche d’identifier les responsables du massacre du 28 septembre. Selon le Groupe de contact, ceux-ci devront ensuite être déférés devant la juridiction guinéenne, ou devant la Cour pénale internationale (CPI). Mais si la communauté internationale souhaite faire intervenir la CPI il faudra alors une décision en ce sens du Conseil de sécurité des Nations unies.
14/10/2009 rfi.fr