Les Forces nouvelles (ex- rébellion ivoirienne) ont exprimé mercredi à Bouaké (centre) leur intention de diriger la Commission électorale indépendante (CEI) afin de jouer le rôle "d'arbitre" durant les élections présidentielles.
Lors d'une rencontre avec les groupements de la société civile, les ministres FN Koné Mamadou de la justice, Dosso Moussa de l'industrie et Sidiki Konaté du tourisme et de l'artisanat, nouvellements reconduits au gouvernement ont estimé qu'avec la situation du pays, ce rôle d'arbitre devrait leur permettre de conduire le processus électoral à bon port pour une sortie de crise réussie.
" Les Forces nouvelles veulent briguer la tête de la CEI pour régler les problèmes de confiance qui existent entre les partis politiques en cette période", a énoncé le ministre du tourisme et porte-parole de l'ex-rébellion, Sidiki Konaté. "Comme nous n'avons pas de candidat à la présidentielle, notre position peut nous aider à faire renaître la confiance entre tout le monde", a-t-il expliqué, affirmant compter sur le soutien des populations pour se voir confier cette mission.
Les acteurs politiques ivoiriens ont convenu lundi de reconstituer la CEI, après la dissolution de celle-ci par le Président Laurent Gbagbo le 12 février, en même temps que le gouvernement, pour fraude pérsumée sur le liste électorale.
La dissolution des deux instances avait entraîné des mouvements de protestation de l'opposition. La vague de violence qui a suivi a fait une dizaine de morts et plusieurs blessés dans le pays.
Le Premier ministre Guillaume Soro a anoncé lors de la présentation du nouveau gouvernement mardi que le nouveau président de la CEI et les quatre nouveaux vice-présidents seront désignés jeudi. "L'ossature de la commission ne changera pas, mais le président et les vice-présidents devraient être remplacés.", avait-il indiqué, relayé en cela par les leaders de l'opposition eux-mêmes.
Le Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp, coalition de l'opposition) a conditionné son entrée au nouveau gouvernement par la recomposition de la CEI selon l'ossature convenu entre les parties, sous la médiation du facilitateur du dialogue inter ivoirien, le Chef de l'Etat burkinabé Blaise Compaoré.
Les 11 postes qui restent à pourvoir dans le nouveau gouvernement sont réservés à l'opposition dont l'entrée au gouvernement est souhaité de tout voeu par le Premier ministre qui souhaite constituer "un gouvernement complet, uni, et solidaire, avec toutes les filles et tous les fils du pays".
La nouvelle CEI devrait s'atteler à achever le contentieux électoral, à élaborer la liste électorale définitive et à distribuer les cartes d'électeurs aux Ivoiriens inscrits dans la perspective de l'élection présidentielle prévue désormais pour fin avril début mai après plusieurs reports.
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