Le rehaussement des relations algéro-françaises à un niveau "exceptionnel" passe par la reconnaissance du passé colonial de la France en Algérie, a souligné vendredi à Alger le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, l'un des partis politiques de l'Alliance présidentielle au pouvoir), Ahmed Ouyahia.
"Les relations algéro-françaises existent depuis le 5 juillet 1962 et leur passage à l'exception, comme cela a été demandé par la France, a un prix et il est connu. Il y a la question du passé qui doit faire l'objet d'une reconnaissance", a indiqué M. Ouyahia, également Premier ministre algérien, lors d'une conférence de presse à l'issue de la 3ème session du Conseil national du RND.
Il a ajouté sur ce sujet que le passage vers l'exception est aussi conditionné par la question de "l'égalité dans les relations, les intérêts et tout le reste".
M. Ouyahia a indiqué que le projet de loi criminalisant le colonialisme a été déposé au gouvernement qui donnera sa réponse dans un délai de 60 jours.
Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement algérien), Abdelaziz Ziari, avait annoncé le 8 mars à Alger que la proposition de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie a été adressée au gouvernement "pour avis", rappelle-t-on.
La proposition de loi criminalisant le colonialisme avait été initiée par 125 députés issus des partis politiques du FLN, RND, MSP et El-Islah. Elle avait été déposée au bureau de l'APN le 13 janvier dernier.
Récemment, les relations entre l'Algérie et la France sont tendues à cause de plusieurs questions épineuses, notamment celles de l'histoire et de la mémoire.
Dans la résolution sanctionnant la 3ème session ordinaire de son Conseil national, le RND a affirmé que "toute volonté proclamée de bâtir une relation approfondie de coopération avec le peuple algérien ne saurait aboutir sans le préalable de la reconnaissance par la France des crimes qu'elle a perpétrés pendant son occupation de l'Algérie".
A propos de l'affiche électorale du Front national (FN - parti français d'extrême droite) de Jean Marie Le Pen, portant atteinte à l'emblème national algérien, M. Ouyahia a rappelé que ce même parti a été derrière l'attentat perpétré en 1973 contre le consulat algérien à Marseille, ainsi que l'attentat meurtrier contre des émigrés algériens dans cette ville pendant la même période.
"Le défunt président Houari Boumediene avait décrété alors l'arrêt de l'émigration des Algériens vers la France après ces attentats", a rappelé le Premier ministre algérien.
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