Le Rassemblement du peuple togolais (RPT-pouvoir) et l'Union des forces de changement (UFC- opposition) ont recourru à une mobilisation de milliers de leurs militants et sympathisants, dans les rues de la capitale togolaise samedi, dans une démonstration de force relative aux résultats provisoires du scrutin du 4 mars.
Le RPT a procédé à une marche qui est partie de la Colombre de la paix, un symbole de la capitale togolaise, pour aboutir aprè s plus de 5 km de parcours à un meeting à la plage en face du Palais de la Présidence situé en bordure de mer. Il s'agit pour ce parti d'attester de la "victoire" du président sortant Faure Gnassingbé réélu et le soutenir.
Aux militants et sympathisants visiblement plus nombreux et v êtus de tee-shirt blanc à l'effigie du président sortant et candidat du RPT, Faure Gnassingbé, le Secrétaire général du parti Solitoki Esso a appelé à davantage de confiance et de sérénité.
"Notre victoire, personne ne peut nous l'arracher. Ceux qui, par des artifices, veulent justifier l'injustifiable, n'y arriverons pas", leur a-t-il dit.
Selon les résultats encore provisoires, Faure est donné vainqueur avec 60,92% des suffrages contre 33,94% pour le candidat Jean-Pierre Fabre de l'UFC.
L'UFC, qui conteste la réélection de Faure Gnassingbé, a inscrit sa manifestation dans cette logique, exigeant que sa victoire lui soit retournée en parlant de fraudes électorales qui l'en ont dépossédé.
Dans une interview recemment accordée à la chaîne de télé vision locale RTDS, le candidat Fabre a fait état de son rejet de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, estimant bien connaître le fonctionnement de cette institution.
La manifestation de l'UFC est partie du quartier populeux B è, bastion du parti et où est installé son siège, pour également s'échouer à la plage de Lomé, à moins de trois cents mètres du meeting du RPT. A ces militants tenant des pancartes sur lesquelles sont inscrit, entre autres, "nous voulons notre victoire", le 1er vice –président de l'UFC Patrick Lawson a annonc é que les manifestations de contestation se tiendront désormais fr équemment en s'étendant à plusieurs grandes villes du pays.
Les deux manifestations sont placées sous haut encadrement de la Force sécurité élection présidentielle (FOSEP), un dispositif sécuritaire spécial de 6.000 agents.
De précédentes manifestations de contestation organisées par l'UFC en jours ouvrables ont été dispersées par la FOSEP à coup de gaz lacrymogènes entrainant des échauffourées entre les deux parties.
Entre les deux manifestations, presque face à face à la plage, des agents de la FOSEP mobilisés à cet effet ont constitué un rempart parallèle équidistant, allant du boulevard jusqu'à la mer, afin d'éviter toute infiltration de militants de part et d'autre.
La veille, le haut commandement de la FOSEP a fait état de groupes de jeunes incontrôlés qui se prépareraient à infiltrer ces manifestations pour commettre des actes de vandalisme au moyen de cocktails molotov.
Selon ce dispositif sécuritaire, les groupes de jeunes incontrôlés infiltrerait les manifestants pour "semer la panique ou commettre des actes de vandalisme au moyen de cocktails molotov.
Le commandant de la FOSEP 2010, le lieutenant-colonel Yark Damehane a mis en garde les "éventuels fauteurs de troubles" et en a appelé au civisme et à la vigilance de chacun afin que les manifestations se déroulent dans le "plus grand calme".
Il a assuré les organisateurs et les populations civiles de "mesures sécuritaires" prises pour couvrir ces manifestations.
Les deux manifestations dont la tenue dans la sérénité, a ét é redoutée, quoique autorisées, se sont achevées dans le calme sans incidents.
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