L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) dénonce le braconnage professionnel observé actuellement dans les aires protégées de la République démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans les parcs nationaux de Virunga, Salonga, Garamba, la Réserve de Faune à Okapi (RFO) et le par national de Upemba.

"Plusieurs cas de braconnage sont signalés dans les aires protégées de la RDC dont le dernier en date remonte au mois dernier au cours duquel 8 éléphants ont été abattus dans le seul parc national des Virunga", a indiqué à la presse l'Administrateur délégué-général de l'ICCN, Cosma Wilungula.

Cosma Wilungula, qui se réfère aussi au dernier rapport de l'ONG Innovation pour le développement et la protection de l'environnement (IDPE), a indiqué qu'en mois de trois mois, environ 18 éléphants ont été abattus, dont 8 dans le parc national de Virunga, situé dans la province du Nord-Kivu, abattus, selon lui, par des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) et certains civils du milieu.

Il a indiqué que les aires protégées les plus visées sont notamment, en premier, le parc national de Salonga, l'un des bastions d'éléphants qui est à cheval entre les provinces de l'Equateur et du Kasaï Oriental.

"L'éléphant dans ce parc est aujourd'hui classé sur la liste du patrimoine mondial en péril, rien qu'à cause du braconnage professionnel", a indiqué l'ADG de l'ICCN.

Le braconnage professionnel est observé, en deuxième lieu dans le parc national de Garamba, dans la province Orientale, qui est frontalier au Soudan et à l'Ouganda et où les braconniers sont les Mbororo (des éleveurs de vaches venus du Tchad) et des rebelles ougandais de la LRA, a indiqué Cosma Wilungula, ajoutant que les éléphants du parc de Garamba "ont été cependant plus ou moins épargnés à cause de la présence des rhinocéros blancs du nord dans ce parc".

"Aujourd'hui, dans le parc de Garamba, le nombre d'éléphants dépasse même 3.000, alors que tous les rhinocéros blancs du nord ont disparu. Ce qui a réduit leur nombre à zéro", a indiqué Cosma Wilungula.

L'Administrateur délégué-général de l'ICCN a également évoqué le braconnage qui se pratique dans aussi dans la Réserve de Faune à Okapi (RFO) dans la province Orientale.

"Là, les braconniers sont principalement certains éléments égarés des FARDC qui se livrent au massacre d'éléphants, tout comme ils s'illustrent aussi dans le parc national de Virunga, dans le Nord Kivu", a ajouté l'Administrateur délégué général de l'ICCN.

Dans son énumération de la pratique du braconnage professionnel dans les aires protégées de la RDC, Cosma Wilungula a aussi cité le cas du parc National de l'Upemba, dans la province du Katanga ainsi que dans la réserve de chasse de Bili Uélé, à la frontière avec la République centrafricain.

Selon lui, Bili Uélé est l'un de plus grands domaines de chasse au monde, avec ses 60.000 km2, mais où les braconniers, des éléments des FARDC pour la plupart, ne respectent pas les règles de chasse selon les périodes prévues pour celle-ci, a-t-il conclu.

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