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Les expulsions réciproques ont été suspendues

Les expulsions réciproques entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola ont été suspendues. Un accord dans ce sens a été conclu à l'issue d’une visite, mardi 13 octobre, d'une délégation ministérielle angolaise à Kinshasa. Selon les Nations unies, près de 115 000 Congolais ont été refoulés – entre décembre 2008 et juillet 2009 – par le gouvernement de Luanda. Et, en guise de rétorsion, le Congo a mis dehors, à son tour, des ressortissants angolais – 30 000, selon Luanda. Beaucoup étaient des refugiés sur son sol depuis l'époque de la guerre civile angolaise qui a duré de 1975 à 2002. Les autorités angolaises ont averti leur voisin, à plusieurs reprises, qu'elles ne toléreraient plus la présence de Congolais clandestins, notamment ceux qui travaillent dans les zones diamantifères. Mais cette affaire n'est pas le seul contentieux qui existe entre les deux pays voisins.

En 2007, un litige frontalier a suscité des tensions entre les deux Etats. L'Angola a revendiqué plusieurs villages proches de Kahemba, dans la province frontalière du Bas-Congo. Une zone où les filons diamantifères traversent le bornage entre les deux pays. L'Assemblée nationale congolaise a mis sur pied une commission d'enquête mais ses conclusions n'ont jamais été rendues publiques. Même chose pour le rapport des experts angolais et congolais chargés de vérifier le tracé frontalier avec l'aide des cartes coloniales portugaises et belges.

Un autre sujet qui fâche : celui du pétrole. Depuis 20 ans, l'Angola exploite l'or noir qui se trouve dans les eaux territoriales congolaises. Il ya deux ans, le ministre congolais des Hydrocarbures de l'époque a expliqué devant le Parlement qu'une convention signée entre les deux pays permettait dorénavant un partage de l'exploitation à 50/50, ce qui devait générer plusieurs centaines de millions de dollars de recettes. Mais cette manne financière n'a, semble-t-il, jamais été versée. Elle n'a, en tout cas, jamais figuré dans les recettes effectives du budget congolais. Cette année, la RDC a fait voter une loi en urgence sur la délimitation de ses frontières maritimes qui lui a permis de récupérer 200 milles marins. L'acte déposé aux Nations unies a aussitôt été rejeté par le gouvernement angolais qui dénonce un procédé unilatéral.

Autant d’éléments qui exacerbent les tensions. Mais le régime de Joseph Kabila peut difficilement se brouiller avec son puissant voisin angolais dont les interventions ont permis, à deux reprises, de sauver le pouvoir installé a Kinshasa.

15/10/2009 rfi.fr
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