La faim progresse

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C’est un chiffre qui donne le tournis et qui fait froid dans le dos. Selon les agences de l'ONU, en 2009, plus d'un milliard de personnes – un sixième de la population mondiale - souffrent de la faim. Les organisations humanitaires le soulignent : c’est la première fois que ce seuil est franchi depuis 40 ans. La crise économique mondiale est à l’origine de cette grave situation qui atteint notamment les populations de la région Asie-Pacifique, de l’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine, du Proche-Orient et d’Afrique du Nord. La malnutrition était en diminution il y a une vingtaine d’années. Les spécialistes appellent la communauté internationale à agir, en favorisant notamment l’agriculture familiale.

Le seuil historique du milliard de personnes souffrant de la faim a été franchi en 2009. C'est ce que révèle le rapport annuel de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) publié ce mercredi. Par rapport à 2008, ce sont 100 millions de personnes de plus qui sont touchées par la faim.

En Afrique subsaharienne, 265 millions de personnes souffrent de malnutrition. Selon la FAO et le PAM, davantage que les conflits locaux ou les catastrophes naturelles, il y a deux causes majeures à ce phénomène, deux crises combinées. D'abord, la hausse des prix des denrées alimentaires, associée à la crise économique mondiale qui provoque les pertes d'emplois et les chutes de revenus que l'on sait.

Cela dit, cette combinaison des deux crises ne fait qu'accélérer un processus auquel on assiste depuis une dizaine d'années. Depuis le début des années 2000, en effet, on constate une aggravation du problème de la faim dans le monde, alors qu'elle avait reculé dans les années 80 et 90. En juillet dernier, le Groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) avait promis 20 milliards de dollars sur trois ans pour permettre aux pays les plus touchés d'investir dans l'agriculture. Mais certains craignent qu'en conséquence l'aide alimentaire d'urgence soit restreinte.

Pour le Programme alimentaire mondial et la FAO, il faut donc, dans un premier temps, trouver un équilibre entre cette assistance alimentaire et le développement agricole des pays les plus menacés. Un développement qui nécessite, par ailleurs, une véritable volonté politique dans les pays du Nord, qui passerait par l'abandon, par les pays riches, de leurs subventions agricoles à l'exportation.

Ce rapport sur la faim dans le monde a été publié la veille de la Journée mondiale de l'Alimentation. La malnutrition va être également le thème principal du sommet sur la sécurité alimentaire qui se tient à Rome mi-novembre et du sommet de Copenhague sur le changement climatique, en décembre. Selon la FAO, il y a seize pays particulièrement vulnérables, en raison des crises nationales et régionales.

En Afrique, c’est le cas de la Somalie, de l’Ethiopie, de l’Erythrée, du Soudan, du Burundi de la République démocratique du Congo, du Liberia, de l’Angola et de l’Ouganda. Dans la zone asiatique, le problème de la faim est particulièrement grave en Afghanistan, en Mongolie, en Corée du Nord, au Tadjikistan et Géorgie. Haïti est le seul Etat américain figurant sur cette liste.

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