Recherche sur l'Afrique > Actualités de l'Afrique > Côte d'Ivoire : bras de fer entre l'opposition et la justice ivoirienne

Côte d'Ivoire : bras de fer entre l'opposition et la justice ivoirienne

Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, coalition de l' opposition ivoirienne) et le procureur de la République près le tribunal militaire ivoirien Ange Kessy s'adonnent depuis plusieurs jours à un bras-de-fer politico juridique.

Alors qu'il avait été convoqué par le juge militaire pour être entendu « comme témoin » dans le cadre de l'enquête relative aux morts occasionnés par les mouvements de protestation de l'opposition à Gagnoa (centre-ouest) après la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), le porte-parole du Rhdp Alphonse Djédjé Mady a refusé de comparaître. « Je ne suis pas militaire, je suis un civil et je suis convoqué devant un tribunal militaire. », avait fait remarquer M Djédjé Mady.

« Il y a des dispositions de la loi en vigueur par rapport à ce tribunal, et pour cela, nous avons saisi nos avocats qui vont prendre attache avec le procureur militaire pour avoir des précisions », avait-t-il ajouté. L'audition reportée à mardi n' a pu encore avoir lieu.

Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue en lieu et place, le président par intérim du directoire du Rhdp Alassane Salif Ndiaye a fait savoir qui ne se présentera pas à nouveau devant le procureur militaire. « Djédjé Mady en tant que civil ne peut être poursuivi par le tribunal militaire.", a-t-il réitéré, énonçant que l'affaire a été portée devant le procureur de Gagnoa "qui est un procureur civil", et qu'elle suit son cours.

« S'il ya des personnes à convoquer, ce sont les leaders des partis qui composent le Rhdp. Djédjé Mady n'a fait qu'exécuter leur décision », a estimé M Salif Ndiaye.

Pour éclairer les lanternes des personnes notamment les membres du Rhdp qui ont estimé que le tribunal militaire ivoirien n'est pas habilité à juger le « civil » Djédjé Mady, le procureur militaire Ange Kessy a confié à la presse que le tribunal militaire ne juge pas les civils mais il peut les entendre comme témoins.

« 135 personnes ont déjà été convoquées et entendues dont le directeur de l'hôpital de Gagnoa, le préfet de région et le directeur de la morgue. En plus de ces civils, nous avons aussi entendu les responsables militaires de la ville. », a-t-il indiqué. Pour le procureur militaire, agissant en tant que commissaire de gouvernement, il n'ya pas lieu d'opposer un bras de fer à une procédure judiciaire. « Cette audition répond à la volonté de l' Etat de faire la lumière sur les morts et les dégâts enregistrés lors des manifestations faisant suite à des mots d'ordre lancés par l'opposition dans tout le pays. », a souligné M Ange Kessy, promettant que l'enquête concernant les événements de Gagnoa sera suivie d'autres enquêtes concernant d'autres localités qui ont abrité des manifestations.

L'opposition ivoirienne avait protesté en février contre la décision du chef de l'Etat ivoirien de dissoudre le gouvernement et la commission électorale, et appelé ses militants à s'opposer « par tous moyens » à ces mesures. L'intervention du facilitateur de la crise ivoirienne le Président burkinabé Blaise Compaoré avait permis de baisser la tension et de calmer le jeu. Le pays se prépare pour les élections présidentielles censées ramener la paix dans le paix de façon définitive après qu'une crise politico militaire eut éclaté dans le pays en 2002 entre une rébellion armée et les forces gouvernementales. Le scrutin attendu par les Ivoiriens et la communauté internationale est officiellement prévu pour la période de fin avril à début mai. Cependant, des divergences persistent encore au sein de la classe politique ivoirienne, donnant la probabilité d'un autre report, qui sera alors le septième depuis 2005.

source: http://french.news.cn/afrique/
  Envoyer cet article

Naviguer à travers les articles
Article précédent Soudan : le NCP et le SPLM s'entendent pour accepter les résultats électoraux Ouganda - Iran : les éventuelles sanctions de l'ONU sur Téhéran au menu des discussions de la rencontre présidentielle Article suivant
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.