Le président évincé de Madagascar, Marc Ravalomanana, a qualifié d'"unilatérale" la feuille de route avancée par le président de la Haute Autorité de Transition, Andry Rajoelina, le 12 mai.
"La crise politique malgache qui a débuté en décembre 2008 ne se résout pas en une décision unilatérale, ni même en proposant des dates pour les tenues des élections à Madagascar", a affirmé M. Ravalomanana dans une interview téléphonique à la radio privée malgache Fahazavana, diffusée samedi.
"Les consultations populaires, et donc toutes les élections qu' elles soient référendum, législative ou présidentielle, ne doivent avoir lieu si la réconciliation nationale ne soit exécutée", a-t- il ajouté.
"Une fois de plus, Rajoelina a rejeté les Accords déjà signés et conduit seul le pays en prenant des décisions tout seul et d' une manière unilatérale", a déploré M. Ravalomanana, qui avait été obligé de quitter le pays en mars 2009 au cours d'une vague de manifestations menée par Rajoelina, maire d'Antananarivo à l'é poque.
Il a affirmé avoir contacté les responsables du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et de l'ONU pour évoquer "le caractère unilatéral et donc inacceptable de la feuille de route proposé par Rajoelina".
M. Rajoelina avait annoncé le 12 mai, dans un discours à la nation, l'orgnisation d'un référendum sur une nouvelle Constitution 12 août 2010, des élections législatives le 30 septembre et de l'élection présidentielle le 26 novembre.
Le président déchu, exilé en Afrique du Sud, a insisé sur le respect de l'Accord politique de Maputo et à l'Acte additionnel d'Addis Abeba, signés par les quatre principales successivement en août et en novembre 2009.mouvances politiques - Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy.
Aux termes de l'Accord politique de Maputo, la Transition prendra fin après la tenue d'élections et la mise en place des nouvelles institutions et l'organisation du referendum sur la Constitution et des élections présidentielles et législatives aura lieu dans un délai n'excédant pas quinze mois à compter de la date de la signature de l'Accord politique, soit vers la mi-octobre 2010.
Les quatre parties ont précédé à des négociations pour mettre fin à la crise politique sur la Grande Île de l'océan Indien et leur dernière rencontre avait lieu fin avril à Pretoria. Le mé diateur de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, avait pré vu la tenue d'une nouvelle rencontre 15 jours plus tard, soit la mi-mai.
S'exprimant à la radio Fahazavana, M. Ravalomanana a souligné la nécessité de tenir la prochaine rencontre entre les quatre mouvrances.
Concernant la décision de M. Rajoelina de ne pas se présenter à l'élection présidentielle, M. Ravalomanana a déclaré: "Personne ne lui a interdit d'être candidat. Je l'invite à se présenter car je serai candidat aussi et on verra qui sera élu".
Madagascar est plongée dans une crise politique depuis fin 2008, qui a conduit à l'éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à l'arrivée au pouvoir de M. Rajoelina, son principal opposant et ancien maire d'Antananarivo, soutenu par l'armée.
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http://french.news.cn/afrique/