L'escalade des affrontements entre l'armée soudanaise et les rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) au Darfour devrait compromettre les efforts politiques visant à trouver une solution au conflit dans cette ré gion ouest du Soudan.
Des observateurs soudanais ne cachent leur crainte que ces dé veloppements n'affectent les démarches conjointes des Nations Unies et de l'Union africaine pour relander les négociations de paix entre Khartoum et les mouvements rebelles du Darfour à Doha.
"Il est certain que la tension au Darfour ne soutient pas les efforts emtrepris pour relancer les négociations politiques. Je ne pense pas qu'elles seront reprises bientôt", a affirmé à Xinhua l'analyste politique soudanais Khalid Saad.
"Le gouvernement et le JEM cherchent évidemment à renforcer leur position dans les négociations et chaque parti tente de faire pression sur l'autre pour obtenir des concessions sur la table de négociations", a-t-il dit.
"Le gouvernement veut affaiblir le JEM et diminuer son influence, du fait que le gouvernement estime qu'il est bon moment d'utiliser la force militaire sous la légitimité qu'il a obtenu à travers les récentes élections", a indiqué M. Saad.
L'analyste soudanais croit savoir que les composants des né gociations sont en train de disparaître entre le gouvernement et le JEM, ajoutant: "Par conséquent, le gouvernement oeuvre pour parvenir à un accord avec le Mouvement de libération et de justice (LJM), qui constitue la deuxième force militaire au Darfour".
Pour sa part, l'analyste politique soudanais, le dr Mahmoud Abdin, a déclaré à Xinhua que l'escalade des violences au Darfour met la médication à l'épreuve.
"Nous allons attendre pour voir si les médiateurs pourraient mettre le train de négociatoins sur la bonne voie", a-t-il dit.
Abdin a souligné l'importance d'impliquer toutes les factions du Darfour dans les négociations de paix à Doha pour obtenir de ré els résultats.
"Aucune partie du conflit du Darfour doit être écartée, sinon il n'y aura pas de paix réelle, mais une paix partielle qui ne dure pas", a-t-il affirmé.
Un autre analyste politique, le dr Mohamed Hussein estime que les opportunités pour conclure un accord de paix global au Darfour ont fortement diminué à cause des affrontements militaires dans la région.
"Il semble très difficile pour relancer les négociations de paix de Doha (...) Il est certain que ces affrontements armés affecteront négativement les efforts des médiateurs", a dit M. Hussein à Xinhua.
Le gouvernement soudanais et le JEM échangent des accusations, avant l'arrivée de la délégation du gouvernement à Doha, samedi.
Vendredi, l'armée soudanaise a annoncé avoir tué des dizaines d'éléments du JEM dans les combats dans l'Etat du Darfour-Ouest, après une attaque de ce mouvement rebelle sur un convoi de camions qui a coûté la vie à 27 agents de police.
Le porte-parole de l'armée, Al-Sawarmy Khalid, a affirmé que l'armée a tué 108 rebelles et en a capturé 61.
Le JEM a décrit la situation au Darfour comme "état de guerre". "Cette situation n'est pas désiré par le JEM, mais le gouvernement. Nous ne retournerons pas aux négociations de Doha car le Parti du congrès national (NCP) pense aux solutions militaires", a-t-il relevé.
Le médiateur de l'ONU et de l'UA, Djibril Bassole, a annoncé que les négociations seraient reprises entre le gouvernement soudanais et le JEM bientôt à Doha.
"Nous préparons la reprise des négociations qui ont été suspendues en raison des élections. La délégation soudanaise se rendra à Doha. Je rencontrerai le leader du JEM, Khalil Ibrahim", a-t-il dit.
En février 2010, le gouvernement soudanais et le JEM ont signé à Doha un accord de cessez-le-feu, mais n'ont pas pu conclure un accord de paix, prévue avant le 15 mars 2010, les deux parties accusant l'une et l'autre d'avoir violé la trêve.
source:
http://french.news.cn/afrique/