La France accueille aujourd'hui à Nice 38 dirigeants africains pour le 25e sommet Afrique-France, une rencontre présentée comme celle du "renouveau", même si toutes les ambiguïtés du lien franco-africain n'ont pas été levées, 50 ans après les indépendances.
Ce sommet est le premier du genre pour Nicolas Sarkozy, qui a plusieurs fois dit sa volonté de sortir des anciens réseaux d'influence pour favoriser plus strictement les intérêts de la France, qui n'a plus vocation à être le gendarme de l'Afrique.
Tout en prenant garde à ne pas froisser les vieux amis francophones, conviés à un sommet "familial" à Paris pour les 13 et 14 juillet, le président français soignera en particulier à Nice les poids lourds anglophones du continent.
Il aura un déjeuner en tête-à-tête avec le Sud-Africain Jacob Zuma juste avant l'ouverture officielle du sommet, prévue à 14H00 locales (12H00 GMT), et un aparté mardi matin avec le Nigérian Goodluck Jonathan, qui a pris début mai les rênes du pays le plus peuplé d'Afrique. Autre présence notable, celle de l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, qui pourrait marquer un dégel des difficiles relations entre Alger et Paris.
Co-présidé par Nicolas Sarkozy et le président égyptien Hosni Moubarak, ce sommet est pour la première fois ouvert à des acteurs non-étatiques et axé sur l'économie, avec des rencontres entre entreprises françaises et africaines.
Il s'articulera autour de trois grands huis clos entre dirigeants portant sur la "place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale", le "renforcement de la paix et de la sécurité" et les questions de "climat et développement".
Sur la gouvernance et la question climatique, les ministres des Affaires étrangères africains et français ont eu dimanche un débat "fraternel" mais "agité", selon le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. La discussion a été "houleuse", parfois "très dure", ont confirmé plusieurs diplomates africains.
La rencontre, destinée à harmoniser les positions avant le sommet a duré plus de six heures.
Seuls deux des 53 pays africains sont absents: le Zimbabwe, dont le président Robert Mugabe est en disgrâce internationale, et Madagascar, en pleine crise politique.
Le Soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, est représenté, de même que l'Ivoirien Laurent Gbagbo, qui boycotte ces rencontres depuis 2002. Les alliés traditionnels de Paris - Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Centrafrique - sont à Nice, où les abords du Palais de l'Acropolis, siège du sommet, sont quadrillés pas les forces de l'ordre.
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