Le président rwandais Paul Kagame a assuré mardi que le juge antiterroriste français Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, "aura accès à ce qu'il veut voir au Rwanda".
"Le juge (Trévidic) aura accès à ce qu'il veut voir au Rwanda. Je ne veux pas préjuger de son enquête (. . . ). Il est toujours utile de venir sur place: notre propre commission d'enquête est venue en France", a indiqué le président rwandais, interrogé par Libération en marge du sommet Afrique-France à Nice.
Le juge Marc Trévidic avait désigné fin avril une commission d'experts (en balistique, explosifs, aéronautique, géométrie) avec laquelle il doit se rendre au Rwanda dans les mois qui viennent, selon une source judiciaire française. Le rapport de cette commission devrait être remis en mars 2011.
Ils devront notamment tenter d'établir la trajectoire du Falcon 50, l'avion de Juvénal Habyarimana, lorsqu'il a été touché par un missile Sam-16 alors qu'il était en phase d'atterrissage sur l'aéroport de Kigali et déterminer la nature du projectile ainsi que l'emplacement des tireurs.
L'origine des tirs est au coeur de l'enquête sur les responsabilités dans cet attentat. A ce stade, les enquêteurs français soupçonnent la rébellion tutsie alors dirigée par l'actuel président Paul Kagame.
Le gouvernement rwandais a de son côté mis en place une commission d'enquête qui a imputé la responsabilité de l'attentat aux extrémistes hutus des Forces armées rwandaises. L'assassinat du président Juvénal Habyarimana est considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l'ONU plus de 800. 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.
Par ailleurs, le chef de l'Etat rwandais a salué la récente décision de la France d'arrêter un médecin rwandais visé par un mandat d'arrêt international émis par le Rwanda pour son implication présumée dans le génocide, tout en notant qu'elle "aurait dû avoir été prise de longue date".
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