On ne sait plus ce qu'il faut en penser, car il ne passe plus un mois sans une nouvelle « waderie » : On se rappellera la proposition en début d'année d'exode de populations haïtiennes victimes du tremblement de terre vers la terre promise par le trop généreux président sénégalais ; plus récemment, il y a eu la libération de la française Clotilde Reiss détenue à Téhéran depuis juillet 2009.
Un succès diplomatique que Me Wade n'a pas manqué de revendiquer, lui qui, dès le début de l'affaire, s'était impliqué dans les négociations auprès des autorités iraniennes. On n'a pas encore fini de disserter sur l'indélicatesse diplomatique mise à jour lors de cette affaire, que voilà Gorgui qui revient en force avec, cette fois, de quoi créer un véritable incident diplomatique avec un partenaire pas des moindres, l'Oncle Sam him self !
En effet, après avoir si habilement tiré la couverture face à l'ancienne puissance coloniale, s'octroyant même les remerciements de Nicolas Sarkozy, Abdoulaye Wade a visé bien plus haut dans l'échelle des nations.
Piqué au vif par une lettre publiée dans la presse locale et dans laquelle l'ambassadeur des USA à Dakar invitait les Sénégalais à lutter contre la corruption, Gorgui y a vigoureusement réagi. Et sans prendre le moindre gant, il a vertement réprimandé Marcia Bernicat, diplomate accréditée à Dakar qui, tout plénipotentiaire qu'elle est, était ce jour-là dans ses petits souliers. Et il y avait de quoi !
La scène était retransmise par la télévision nationale, la RTS. Les Etats-Unis « donnent une image du Sénégal que je n'accepte pas », a poursuivi Abdoulaye Wade, demandant même à la diplomate de transmettre de façon officielle son mécontentement, suggérant même que Washington retire son aide au Sénégal s'il le souhaite.
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Un grand moment de téléréalité dont Son Excellence l'ambassadeur se serait bien passé. On se serait cru à Conakry à l'époque pas si lointaine du Dadis Show, lorsque le chef du CNDD tenait audience devant les caméras de la télévision nationale.
Mais Dakar n'est pas Conakry. Et malgré la gravité réelle ou supposée de la faute originelle, et quelle que soit la nature des sentiments présidentiels, Me Wade avait bien d'autres moyens d'exprimer le mécontentement de son pays face à l'image que véhiculent ses vis-à-vis américains. Surtout que « les conséquences de la colère sont beaucoup plus graves que ses causes », disait Marc Aurèle.
Le vin est tiré, il faut le boire. L'incident clos, place donc à la diplomatie et aux diplomates.
source:
http://fr.allafrica.com/