Les passations de services se sont accélérées de samedi à mardi, après la mise en place vendredi dernier du gouvernement de large ouverture politique de 31 postes ministériels dont sept sont attribués au principal parti de l'opposition du Togo.
Après l'entrée en fonction précipitée, samedi, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Elliot Ohin, issu de l'Union des forces de changement (UFC-opposition), les autres nouveaux ministres et ceux ayant changé de portefeuille se sont lancé dans une course de cérémonie de prise de service.
A l'exception du principal parti de l'opposition UFC, aucun autre parti de l'opposition n'a fait son entrée dans ce gouvernement aux côtés du Rassemblement du peuple togolais (RPT- au pouvoir) et de quelques personnalités non affiliées à aucun parti politique.
Au cours des consultations qu'il avait menées pour former ce gouvernement, le Premier ministre Gilbert Houngbo a été confronté au refus des partis politiques de l'opposition qui n'avaient pas jugé bien vu d'entrer dans ce gouvernement pendant que la réélection du chef de l'Etat était contestée.
Le chef de l'Etat Faure Gnassingbé a été donné réélu avec 60, 33% des suffrages contre 33,93% pour Jean-Pierre Fabre, secrétaire général et candidat de l'UFC, qui estime avoir plutôt remporté cette élection.
S'expliquant sur la composition et la mission de cette équipe gouvernementale, le Premier ministre Gilbert Houngbo, reconduit, a indiqué que son nouveau mandat tablera beaucoup plus sur des questions économiques que le mandat précédent qui a été consacré à des préoccupations politiques du pays.
Il a annoncé l'urgence "d'aller de l'avant", rappelant de grandes préoccupations comme le Code électoral et la Constitution qui ont besoin d'une révision, le débat au tour du mode de scrutin, la limitation de mandat, la durée du mandat, et aussi la limitation de l'âge des candidats à l'élection présidentielle.
Au regard de la configuration de son gouvernement, Gilbert Houngbo a relevé que cela devra "créer des frustrations" au sein de la classe politique.
Interrogé par une radio locale (Zephyr Fm), le leader du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR), Nicolas Lawson, a fait noter qu'il aurait fallu une équipe gouvernement plus réduite de 25 portefeuilles, estimant que le Togo est assez petit pour se doter d'un gouvernement de 31 postes.
Il a relevé devoir attendre 100 jours pour se prononcer sur l'efficacité de ce gouvernement, saluant au passage l'entrée au gouvernement, pour la première fois, au Togo de l'UFC décidée par le leader Gilchrist Olympio qui a toujours rejetté cette option pendant sa lutte de plus de 30 ans contre le RPT.
"C'est l'ironie de l'histoire", a dit, à ce sujet, le leader du PRR, soulignant que si Gilchrist Olympio avait compris, il y a 20 ans, qu'on pouvait travailler avec le RPT dans l'intérêt supérieur du Togo, le pays aurait été épargné des soubresauts et déchirements intervenus pendant des années.
"Il vient de fermer une page de l'histoire du Togo", a ajouté Nicolas Lawson, relevant que l'essentiel est que cela soit bénéfique pour le Togo.
Le ton est presque le même au niveau du Parti démocratique panafricain (PDP-opposition) dont le leader Kagbara Bassabi, saluant l'accord historique entre l'UFC et le RPT, a indiqué que cela serait plus bénéfique si d'autre partis ont été associés.
"Nous espérons que ce mariage de circonstance pourra permettre de lancer les chantiers de l'essor économique", a-t-il ajouté.
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