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Afrique: De jeunes Américains se familiarisent avec l

20100604
ALL AFRICA

Ils y étaient accueillis par le secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Johnnie Carson.

Washington - Alors que les médias présentent souvent un profil négatif de l'Afrique, « en fait, il existe une autre Afrique, un continent qui fait partie intégrante de la communauté mondiale, sur les plans politique, culturel, économique et social » et qui est d'une importance majeure pour les États-Unis, a déclaré le secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Johnnie Carson, à l'ouverture d'un « Sommet des futurs cadres » dont le thème était Teach Africa (enseigner l'Afrique).

Dans son allocution prononcée le 3 juin au département d'État, M. Carson a accueilli environ 300 jeunes élèves qui souhaitaient en savoir davantage sur l'Afrique. Dix d'entre eux avaient été sélectionnés de différentes régions des États-Unis pour avoir rédigé des essais expliquant leur intérêt relatif au continent.

« L'Afrique est importante et j'espère qu'au cours de cette journée vous aurez l'occasion de vous en rendre compte », a dit M. Carson aux élèves. « Le continent a bien sûr des défis à relever (...) mais je pense que l'avenir de l'Afrique demeure prometteur. Son avenir sera bien plus important que son passé. »

M. Carson a mis l'accent sur le fait que l'Afrique avait « une importance énorme » pour les États-Unis. « Il est nécessaire qu'ici aux États-Unis nous continuions à Ã "uvrer de concert avec l'Afrique et avec les pays africains pour les aider à concrétiser l'énorme potentiel qui existe sur tout le continent. Ce potentiel se reflète dans son capital humain, dans ses populations, qui sont capables d'adaptation, solides et dynamiques. Il y a aujourd'hui environ 800 millions de personnes sur le continent et ce chiffre est en croissance. »

« Avec ces chiffres, nous sommes témoins des événements importants qui se produisent actuellement. Nous voyons davantage d'éducation aux niveaux élémentaire et universitaire. Nous voyons un engagement renforcé, des commerces et des activités plus nombreux » qui indiquent le potentiel et la promesse du continent, a indiqué M. Carson. Et il a rappelé aux élèves que 18 % du pétrole importé aux États-Unis provenaient de l'Afrique.

Suite à son discours d'ouverture, M. Carson a répondu à des questions que lui a posées son auditoire, notamment au sujet de l'aide à l'étranger. « Je pense, dit-il, que les États-Unis doivent continuer à en fournir parce que nous demeurons l'un des pays les plus riches du monde. (...) La paix, la prospérité et la croissance aux États-Unis sont possibles, en grande partie, en raison de la paix, de la prospérité et de la croissance continue dans d'autres pays du monde. »

« Les pays qui se heurtent actuellement à des crises et qui souffrent de la pauvreté sont une source de préoccupation pour les États-Unis et pour la communauté internationale. Dans ces cas-là, a dit M. Carson, nous nous devons d'apporter notre aide. Mais si un pays enregistre des progrès sur les plans économique, social et éducatif, s'il devient de plus en plus fort, dynamique et démocratique, il va pouvoir contribuer à la communauté internationale et s'y intégrer. Notre coopération vise à aider les pays à parvenir à ce résultat, à améliorer la vie et le gagne-pain de leurs populations (...) et c'est pourquoi je pense que notre contribution doit être solide. »

M. Carson a néanmoins souligné que l'aide à elle seule n'amène pas le développement dans un pays. « Il faut qu'il y existe des secteurs privés solides qui bénéficient d'investissements locaux et étrangers et qui créent de l'emploi, fabriquent des produits qui peuvent être vendus sur les marchés nationaux et internationaux, et permettent à la population de gagner de l'argent et à l'État de collecter des impôts. »

L'aide étrangère, a précisé M. Carson, peut constituer « un facteur » mais le secteur privé doit être la locomotive de la croissance économique et du développement.

Au regard des sanctions, M. Carson a déclaré : « Les sanctions contre un pays doivent viser à modifier et à changer son comportement. Certaines sanctions sont économiques, d'autres politiques. »

« Je pense que les sanctions ciblées que nous avons imposées spécifiquement contre certaines personnes et entités au Zimbabwe ont en effet produit des concessions de la part du gouvernement de Harare », a dit M. Carson aux élèves. « Je pense qu'en l'absence de sanctions, il n'y aurait pas de gouvernement de transition aujourd'hui au Zimbabwe (...) ou un gouvernement d'unité nationale. »

Ã- l'égard du Soudan, M. Carson a dit que les États-Unis « s'inquiétaient profondément » des événements dans ce pays. « L'une des premières choses que le président Obama a faites à son entrée en fonction, il y a un an et demi, a été de nommer un envoyé spécial (...) pour le Soudan » chargé de faciliter l'application de l'Accord de paix global entre le Nord et le Sud et à résoudre les problèmes dans la région du Darfour.

« Nous avons toujours fermement appuyé la mission africaine de maintien de paix au Darfour, qui est aujourd'hui une force de l'ONU. Nous soutenons la présence de l'ONU dans cette région et nous continuons à faire pression de manière très ferme en faveur d'une réconciliation politique entre le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM).

Prenant la parole après le secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, la présidente et directrice générale de la Société Afrique, Mme Bernadette Paolo, a dit aux élèves qu'ils étaient « le facteur du changement » et les a exhortés à agir en faveur de l'Afrique. Mme Paolo, dont l'organisation a contribué à la tenue de la conférence, a noté la présence de plusieurs élèves qui avaient déjà contribué au changement sur le continent. L'une a lancé sa propre organisation sans but lucratif et a levé 6.000 dollars pour aider des jeunes qui avaient souffert du conflit en Ouganda à obtenir une éducation ; un autre apporte son aide pour ouvrir des bibliothèques en Afrique ; et un autre encore, d'ascendance nigériane, est convaincu qu'il peut changer le comportement qu'adoptent entre eux les décideurs politiques américains et africains. « L'avenir appartient à ceux qui agissent pour concrétiser leurs rêves », a affirmé Mme Paolo aux élèves.

Sur un ton semblable, l'ambassadrice du Sénégal à Washington, Mme Fatou Danielle Diagne, a exhorté les élèves à élaborer leur propre vision de ce qui doit être accompli et à avoir le courage d'agir selon leurs convictions.

Outre les rencontres avec les décideurs politiques durant cette journée consacrée l'Afrique, les élèves ont participé à une téléconférence vidéo avec des élèves d'Afrique du Sud, du Cameroun et du Libéria ; ils ont aussi pris part à des ateliers sur les talents de direction, sur la politique des États-Unis à l'égard de l'Afrique, sur les femmes dans des postes directeurs et sur les médias.
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