Recherche sur l'Afrique > Actualités de l'Afrique > Gambie: Un journaliste attaque la Gambie en justice pour tortures

Gambie: Un journaliste attaque la Gambie en justice pour tortures

20100604
ALL AFRICA

Un journaliste gambien a saisi, jeudi 3 juin 2010, la cour de justice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) en vue de faire condamner le gouvernement gambien qu'il accuse de l'avoir fait torturer suite à son arrestation en 2006.

Le régime de Yaya Jammeh est l'un des plus répressifs envers la presse. Selon les organisations de défense des journalistes, une quarantaine de journalistes ont dû quitter la Gambie depuis l'accession au pourvoir de Jammeh en 1994.

En mars 2006, Musa Saidykhan, alors rédacteur en chef de The Indépendant, est arrêté en compagnie d'une vingtaine de personnes civiles et militaires par les services secrets. Le régime gambien affirme qu'une tentative de coup d'Etat vient d'être déjouée et le journaliste est jeté en prison. Selon lui, il sera systématiquement battu et torturé à l'électricité.

Aujourd'hui, le journaliste vit en exil et voudrait que le gouvernement gambien soit condamné pour torture, emprisonnement et procès illégaux. Il réclame deux millions de dollars de dédommagement. Le simple que fait que le journaliste ait pu saisir la Cour communautaire est en soi une petite victoire, car en 2009, la Gambie avait tenté de modifier le protocole de la CEDEAO afin de rendre l'accès à la cour impossible pour les citoyens qui n'ont pas épuisé les recours judiciaires nationaux. La manÅ"uvre a cependant échoué face au tollé des défenseurs des droits de l'Homme.

Cette affaire illustre les difficultés auxquelles sont en proie les journalistes en Gambie. Depuis l'assassinat toujours non élucidé du directeur du Point, Deida Haidara en 2004, les journalistes sont la cible des autorités. En juillet 2006, un autre journaliste, Chief Ebrima Manneh avait été arrêté. Il est depuis porté disparu. Deux ans plus tard, la Cour de justice de la CEDEAO avait condamné la Gambie à libérer le journaliste du Daily Observer mais les autorités gambiennes ont toujours nié l'avoir arrêté.
  Envoyer cet article

Naviguer à travers les articles
Article précédent Congo-Kinshasa: La mort de Cebeya relance les appels à stopper l'impunité Congo-Kinshasa: Colère des ONG congolaises après la mort de Floribert Chebeya Article suivant
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.