20100604
ALL AFRICA
Le gouvernement passe outre le décret interdisant toute exportation de bois de rose sorti en mars. 70 conteneurs ont été embarqués au port de Toamasina.
La série continue. 79 conteneurs de bois de rose ont été embarqués pour être exportés au port de Toamasina hier. Ils font partie du lot des 91 conteneurs, en provenance du port de Vohémar et saisis pour exportation illégale en octobre 2009. Le gouvernement a donc finalement décidé d'accorder la main levée, demandée par les propriétaires de ces cargaisons depuis plusieurs mois. Une demande qui est restée en attente, depuis plusieurs mois. Hasard du calendrier ou signes du changement, cette autorisation intervient une semaine à peine, après un changement de ministre à la tête de l'Environnement et des forêts.
Flou total
« Nous avons eu les autorisations nécessaires de la part des ministères concernés. Ces conteneurs de bois de rose seront donc embarqués dans le navire Terra Bona attendu demain (ndlr : ce jour) au port », confirme un haut responsable au sein de la Société en charge de la manutention des conteneurs à Toamasina.
L'autorisation à l'exportation de ces cargaisons intervient de façon inattendue. Officiellement, ce genre d'opération est prohibé depuis le mois de mars 2010. Après l'expédition de 247 conteneurs depuis le port de Vohémar, le gouvernement Vital a pris en conseil des ministres, une mesure très stricte , par le décret 2010-141, interdisant toute exploitation, commerce et exportation de bois précieux et promettait même « des sanctions sévères à l'endroit des contrevenants ».
Ni le Premier ministre Camille Vital, ni le nouveau ministre de l'Environnement et des fôrets Herilanto Raveloharison n'ont pu donner des explications. Le premier, en déplacement dans le sud ne peut être joint, selon son entourage qui a simplement affirmé que des autorisations ont été effectivement délivrées à des sociétés qui sont en règle vis à vis des ministères concernés tandis que le deuxième participe encore à la célébration de la journée mondiale de l'Environnement à Ankarafantsika.
L'autre point concerne le statut de ces cargaisons. Faisant partie des stocks saisis par le task force, leurs conditions d'exportation sont entourées de flou. Sur les 91 conteneurs saisis, 12 sont de véritables cargaisons fictives. Et sur les 79 restants, 14 seulement se sont acquittés des 72 millions d'ariary de pénalités imposées par l'arrêté interministériel de septembre 2009. Les 65 restants devaient donc encore payer cette pénalité. Par ailleurs, 33 de ces conteneurs appartiennent à un seul opérateur. Un chiffre qui dépasse largement les 25 conteneurs par personne, autorisés par la loi en vigueur.