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RDC: le transfert des combattants FDLR démobilisés du Nord-Kivu au Katanga soulève des inquiétudes

Environ 263 ex-combattants hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda ( FDLR) ainsi que leurs dépendants transférés de la province du Nord- Kivu dans celle du Katanga en République démocratique du Congo ( RDC), ont quitté lundi Lubumbashi, où ils étaient arrivés le week- end, en route pour la cité minière de Kisenge, à environ 700 kilomètres au nord-ouest de Lubumbashi, dans le district du Lualaba, provoquant ainsi des inquiétudes parmi les populations de ce district, a-t-on appris mercredi des sources concordantes.

Les ressortissants de ce district protestent contre la venue de ces rebelles rwandais dont la présence pourrait devenir, selon eux, une source d'insécurité dans un proche avenir. Partis de Lubumbashi la nuit par route, le passage de ces 263 personnes et leurs dépendants a créé une certaine agitation à Kolwezi, où les ressortissants de Lualaba vivant à Kolwezi se sont réunis d'urgence autour de leur élu, le député Mufundji Tshinate.

Expliquant à la presse leurs inquiétudes, le député Mufundji Tshinate a notamment qualifié les rebelles rwandais "des combattants professionnels".

"La situation sécuritaire sera vraiment inquiétante dans ce coin. Ces éléments FDLR se sont montrés champions dans des viols sans qu'ils se donnent la peine de contrôler leur état sérologique, et on les emmène comme ça à Kisenge..", a déclaré M. Tshinate.

Il s'est posé la question de savoir pourquoi le "Programme cuménique pour la paix et la réconciliation "(PAREC), initiateur de leur transfert au Katanga au lieu de les envoyer dans leur pays, n'a pas négocié avec les dirigeants rwandais et les organismes internationaux pour leur retour pacifique au Rwanda où ils pourraient participer à sa reconstruction.

Les mêmes inquiétudes ont été observées au sein de la société civile de la province du Nord-Kivu, lors d'une cérémonie de présentation le vendredi 4 juin 2010 à Goma, chef-lieu de la province, de ces 263 FDLR et leurs dépendants, candidats à la délocalisation dans la province du Katanga (sud-est). Les acteurs de la société civile du Nord-Kivu n'apprécient pas cette action du PAREC qui , selon eux, devait se limiter au ramassage des armes parmi les civiles et les ex-combattants congolais démobilisés et réconcilier les Congolais pour ainsi laisser la question des rebelles des FDLR aux spécialistes militaires et autres organismes internationaux comme le HCR.

Le président de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Léon Bariyanga Rutuye, s'était également exprimé dans ce sens, souhaitant que la délocalisation de ces rebelles hutu rwandais des FDLR vers le Katanga soit plutôt temporaire.

"Le PAREC délocalise les ex-combattants rwandais déjà désarmés. Cependant, ces ex-combattants doivent avoir en tête que leur pays c'est le Rwanda et que ce n'est pas qu'ils vont créer leur propre république dans la République démocratique du Congo. Les 16 ans qu'ils ont vécus ici suffisent", avait déclaré M. Bariyanga.

"Si leur délocalisation peut être d'une courte période transitoire puis retourner chez eux au Rwanda, ce sera une bonne chose non seulement pour le Congo mais aussi pour la région des Grands Lacs", avait-il souligné : "En effet, expliquait-il, s'il n'y a pas de menace pour le Rwanda et que de notre côté, nos villages sont stabilisés, s'il n'y a plus des viols, pillages, vols et tueries de la part des FDLR, ce sera la paix dans les Grands Lacs. Cela permettra à la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) d'entreprendre des projets intégrateurs et cela va promouvoir la collaboration entre les Etats membres de la Communauté Économique des Pays des Grand Lacs (CEPGL)".

Il avait insisté sur le retour des FDLR au Rwanda leur pays d'origine, s'il le faut, avec l'assistance de la communauté internationale.

http://french.news.cn/afrique/
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