La Libye aurait retenu un troisième ressortissant suisse en 2008, qui aurait été relâché rapidement, après l'arrestation de deux hommes d'affaires helvétiques retenus pendant près de deux ans, a affirmé dimanche la presse suisse.

Un troisième Suisse aurait été empêché de quitter la Libye, mais il n'aurait pas été retenu en prison comme cela a été le cas pour les deux hommes d'affaires suisses Max Göldi et Rachid Hamdani arrêtés en juillet 2008, a indiqué le journal Le Matin du dimanche, en se basant sur des sources anonymes.

Ce ressortissant helvétique, qui travaillait comme soudeur pour une société allemande construisant un oléoduc en Libye, aurait pu se réfugier à temps à l'ambassade de Suisse à Tripoli, a précisé le journal, ajoutant que son départ aurait été négocié fin septembre 2008 contre un visa pour un dignitaire libyen.

Ces révélations s'ajoutent à celles divulguées samedi dans la presse suisse, selon lesquelles Berne aurait essayé à quatre reprises de faire libérer ses deux ressortissants en Libye par divers plans d'exfiltration, cependant abandonnés car trop risqués.

"Pour ramener les deux (hommes d'affaires) à la maison, nous avons passé systématiquement en revue toutes les possibilités pour une libération", a souligné la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, dans un entretien au journal dominical Sonntag.

"Nous avons enfin eu le succès escompté la semaine dernière. Je ne peux rien dire de plus à ce sujet", a-t-elle dit.

Selon la presse suisse, l'ambiance est au plus mal au sein du gouvernement helvétique au sujet de l'affaire libyenne.

Le ministre des Finances, Hans Rudolf-Merz, qui s'était rendu l'année dernière en vain à Tripoli pour faire libérer les deux Suisse, reprocherait à la chef de la diplomatie de ne pas l'avoir informé des tentatives de libération prévues par Berne.

La détention des deux ressortissants suisses en Libye s'est terminée le 13 juin, avec le retour de Max Göldi en Suisse. M. Hamdani avait déjà été libéré en février.

M. Göldi, âgé de 54 ans, responsable du groupe d'ingénierie ABB en Libye, avait été arrêté et assigné à résidence à Tripoli avec un autre homme d'affaires suisse, Rachid Hamdani, le 19 juillet 2008 en représailles à l'arrestation à Genève d'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Hannibal, sur une plainte pour mauvais traitement de deux domestiques.

Cette affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre Berne et Tripoli qui ont signé le 13 juin un "plan d'action" sous l'égide de l'Union européenne, ouvrant la voie à une normalisation de leurs relations.
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