Des milliers de personnes ont une fois encore manifesté leur soutien à Jean-Pierre Fabre, candidat malheureux de l'Union des forces de changement (UFC-opposition) à la présidentielle du 4 mars, à travers une marche hebdomadaire retenue sur chaque samedi.
La contestation de samedi est intervenue également à un moment où une crise interne de leadership au sein de l'UFC s'est accentuée avec une recomposition du bureau du parti décidée par le président national Gilchrist Olympio, alors qu'il en a été donné exclu temporairement.
Dans cette recomposition, le secrétaire général Jean-Pierre Fabre et le 1er vice-président Patrick Lawson ont conservé leur poste, excepté la 3e vice-présidente Isabelle Améganvi et le Chargé à la Communication Eric Dupuy qui sont levés.
M. Olympio parle d'un "recadrage" nécessaire pour un fonctionnement régulier des organes en attendant un congrès extraordinaire qui devrait permettre d'adopter de nouveaux statuts, de renouveler les organes directeurs et de déterminer la ligne politique du parti.
Devant les milliers de manifestants, les membres du bureau national et les fidèles à Fabre ont indiqué cette recomposition de non événement, expliquant que Gilchrist Olympio, étant exclu du parti, n'a plus de pouvoir pour entreprendre tout seul cette manoeuvre.
M. Olympio a entrepris de faire entrer son parti au gouvernement de large ouverture politique décidé par le chef de l' Etat togolais Faure Gnassingbé donné réélu à la suite de la présidentielle du 4 mars dernier.
Il a signé avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT-au pouvoir )un accord qui a permis à l'UFC d'obtenir sept portefeuilles dont la Diplomatie sur les 31 que compte le gouvernement mis en place.
Réagissant à sa manoeuvre, le bureau national l'a exclu ainsi que les autres membres du parti qui sont entrés au gouvernement.
M. Olympio avait qualifié son option de démarche "historique" avec la vision de proposer une autre voie de sortie de crise au peuple togolais après près de quarante ans de combat politique sans réussite contre le régime en place.
Cela a été dit contradictoire par rapport à la position de Jean- Pierre Fabre, secrétaire général et candidat du parti, qui conteste la réélection de Faure Gnassingbé et rejette toute entrée à ce gouvernement.
La division a été transposée au sein du groupe parlementaire UFC. Les députés favorables à la vision du leader Gilchrist Olympio se sont rendus au Parlement le 4 juin et accordé leur confiance à la déclaration de politique générale du Premier ministre Gilbert Houngbo, pendant que ceux favorbles à Fabre ont boycotté la séance.
Lors de l'élection du 4 mars, Faure Gnassingbé a été donné réélu avec 60,88% des suffrages contre 33,94% pour Jean-Pierre Fabre qui estimé avoir plutôt remporté cette élection.
Fabre proteste depuis le mois de mars contre les résultats et bénéficie de l'appui d'un collectif de cinq partis dénommé Front républicain pour l'alternance et le changement (FRAC) et aussi d' un autre candidat malheureux à la présidentielle Agbéyomé Kodjo (0, 85%), leader de l'Organisation pour bâtir dans l'union un Togo solidaire (OBUTS).
La hausse des prix des produits pétroliers à la pompe, décidée la veille par le gouvernement togolais et entrée en vigueur ce samedi, a été un autre élément de mobilisation des manifestants contre le pouvoir en lance, outre le mobile politique de contestation de la réélection du président togolais.
source:
http://french.news.cn