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Côte d'Ivoire: Le président ordonne une enquête sur le ministre de l'Intérieur

Coup de tonnerre à Abidjan en Côte d'Ivoire, où le président de la République a ordonné hier dimanche 20 juin l'ouverture d'une enquête sur l'un de ses très proches, Désiré Tagro, l'actuel ministre de l'Intérieur.

Selon le communiqué de la présidence, cette enquête confiée au Procureur de la République fait suite aux déclarations du président de l'Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. Ainsi qu'à divers articles de presse, accusant Désiré Tagro de fraude et de détournement d'argent.

Désiré Tagro a-t-il favorisé un recrutement tribal à l'école nationale de police ? A-t-il détourné l'argent alloué aux trois dernière éditions du Hajj ? A-t-il détourné les sommes payées à l'état ivoirien par Trafigura pour l'indemnisation des victimes des déchets toxiques ? A-t-il perçu seul ou avec autrui, notamment le premier ministre, 10 milliards de francs CFA qui lui auraient été versés à titre de commission par la société SAGEM, impliquée l'identification des électeurs ? D'ici un mois, le procureur de la république devra répondre à ces quatre questions explosives.

Désiré Tagro est en effet un très proche de Laurent Gbagbo. Il fut son porte parole au plus fort de la crise et a été le négociateur de la présidence de l'accord de Ouagadougou.

Laver Désiré Tagro ou le sacrifier ?

Pour l'heure, le ministre de l'Intérieur n'est pas suspendu de ses fonctions mais cette enquête suscite plusieurs questions. Tout d'abord, pourquoi n'a-t-elle pas été confiée à la haute cour de justice, la seule juridiction habilitée à juger un ministre en exercice ? Ensuite et surtout, cette enquête va-t-elle servir à laver Désiré Tagro ou bien à le sacrifier ?

Pour certains, la première hypothèse semble la plus probable mais la seconde ne peut être écartée. Si tel est le cas, le gouvernement pourrait voler en éclat d'autant que le Premier ministre est lui aussi cité dans le communiqué, et l'accord de Ouaga pourrait être remis en cause pour le plus grand bonheur de certaines personnalités du FPI.

Guillaume Soro est cité dans le communiqué de la présidence ivoirienne : « Désiré Tagro a-t-il perçu seul ou avec autrui, notamment le Premier ministre, la somme de 10 milliards de francs CFA » qui lui aurait été versée à titre de commission par la société Sagem Sécurité, l'opérateur technique français impliqué dans le processus électoral.

Ce coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien éclate au moment où doit débuter ce lundi la nouvelle phase de vérification de la liste électorale provisoire, la fameuse liste blanche. On peut s'interroger sur la réaction de Guillaume Soro qui assistait hier soir à Johannesburg au match Côte d'Ivoire-Brésil.

Le procureur va devoir enquêter sur les soupçons de détournement qui pèsent sur Désiré Tagro mais aussi sur le Premier ministre. Pour employer une expression footballistique, c'est presque unn carton rouge, aux conséquences à ce jour incalculables.
source:http://fr.allafrica.com
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