Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré l'attaque survenue lundi dans l'ouest du Darfour et qui a coûté la vie à trois soldats rwandais de la Mission de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD).
Lundi, des éléments du bataillon de la force de protection de la MINUAD assuraient la protection d'ingénieurs civils sur un site de la mission, à proximité du village de Nertiti, dans la région de Jebal Marra. Ils ont alors été pris pour cible par une vingtaine d'assaillants non identifiés. Après plus d'une heure de combats, les assaillants se sont finalement enfuis à bord d'un 4X4 volé.
En plus des trois soldats de la paix tués, un quatrième militaire a été grièvement blessé. Transporté dans un hôpital de la MINUAD, à Nyala, au Sud Darfour, il est toujours dans un état critique.
La dernière attaque contre des forces de la MINUAD remonte au 7 mai, quand deux soldats égyptiens avaient été tués et trois autres blessés, dans une embuscade. Depuis le déploiement de la mission, en janvier 2008, 27 soldats de la paix ont perdu la vie.
Dans un communiqué rendu public par son porte-parole, Ban Ki- moon a déploré ces attaques et demandé au gouvernement soudanais de poursuivre ses efforts pour identifier, arrêter et déférer devant la justice leurs auteurs.
Un peu plus tôt, le représentant spécial conjoint adjoint de la MINUAD, Mohamed Yonis, s'était dit « outré de cet acte lâche de violence gratuite ». Rappelant que l'attaque de soldats de la paix constituait un crime de guerre, il a indiqué que la MINUAD ne se laisserait pas intimider et qu'elle poursuivrait « l'exécution de son mandat, consistant à assurer la paix et la sécurité des populations du Darfour ».
Depuis le mois de mai, plusieurs représentants de l'ONU au Soudan se sont inquiétés d'un regain de violence au Darfour, notamment de la reprise des combats entre forces gouvernementales et groupes rebelles, en dépit du cessez-le-feu intervenu dans le cadre des pourparlers de paix de Doha, du nom de la capitale du Qatar où ils se déroulent depuis 2009.
A la mi-juin, le représentant spécial de l'ONU pour le Darfour et Chef de la MINUAD, Ibrahim Gambari, avait estimé devant le Conseil de sécurité, que la confrontation militaire continuerait « si la communauté internationale ne prend pas les mesures qui s'imposent ».
« Depuis la reprise des combats en mai, la population civile a fui vers la frontière tchadienne. Entre 10.000 et 50.000 personnes ont été déplacées », avait il ajouté, appelant le Conseil à encourager les États Membres à fournir du personnel et des moyens logistiques supplémentaires à la MINUAD.
french.news.cn/afrique/