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Congo-Kinshasa: si l'histoire de la RDC m'était contée

Certains s'appuient sur la date du 4 janvier 1959 pour débuter leur narration sur l'indépendance du Congo-Belge. D'autres préfèrent remonter dans l'histoire et brandir l'année 1956 avec la publication du « Manifeste de la Conscience africaine », année qui marque le début de la contestation, de la réclamation de l'émancipation de l' homme noir.

Les uns et les autres n'ont pas tort. Toujours est-il que c'est le 4 janvier 1959 que la contestation a quitté le « sentier silencieux » pour envahir la rue. L'étincelle est partie d'un simple match de football au stade « Roi Baudouin », aujourd'hui Stade Tata Raphaël après avoir été - politique de recours à l' authenticité oblige - Stade du 20 Mai. Ajouter à cela l'interdiction faite à l' ABAKO de tenir son meeting à la Place Ymca, l'incident était vite au point que la situation devenait incontrôlable.

C'est dans ces entrefaites que la politique a pris le dessus et les choses se sont précipitées. Il y a eu successivement la Table ronde politique, ensuite la Table ronde économique de Bruxelles, au Palais d'Egmont, avant que ne soit fixée la date de la déclaration de l'indépendance du Congo. Date retenue : le 30 juin 1960.

Voilà donc 50 ans que le Congo-Belge a accédé à l'indépendance. Un parcours parsemé d'embûches, émaillé d'épisodes, fertile en rebondissements, riche en anecdotes et caractérisé d'évolution en dents de scie les rapports entre la Belgique et la République démocratique du Congo.

Il est vrai qu'aux temps forts de la guerre froide, le Congo, alors colonie belge, était déjà au centre de la guerre hégémonique, entre l'Est et l'Ouest. Sa situation géostratégique, un don naturel, le plaçait, sans qu'il y soit invité, au centre des enjeux mondiaux. Ce qui explique toute cette cour assidue pour faire basculer le Congo dans un camp comme dans l'autre.

La réponse est là pour comprendre et saisir l'essence de toutes ces rébellions aux élans « révolutionnaires », au parfum capitaliste. Et même lorsque le Congo, « sécessions »ensuite le Zaïre, voulut rejoindre le groupe des Non-aliénés, et « ne pas être à gauche, ni à droite, ni même au centre », rien n'y fit. Il était soumis à de fortes pressions ainsi qu'à l'attraction de ces deux blocs qui régentaient le monde à telle enseigne qu'il s'embrouilla dans le choix des stratégies politiques et économiques, confondant ainsi la superstructure de la structure.

La fin de la guerre froide n'a fait qu'attiser de nombreuses convoitises. Une fois de plus, la République démocratique du Congo se trouvait, mieux se trouve au centre des intérêts divergents, des enjeux, outre internationaux, mais aussi régionaux.

Les guerres d'agression de 1996 et 1998 s'inscrivent dans cette logique. La guerre « économique » du Kivu et de l'Ituri ne constitue que le prolongement de deux premières avec comme soubassement la « balkanisation de la République démocratique du Congo ». Un vieux dossier mais toujours d'actualité.

En fait, aux premiers jours de son indépendance, le Congo a été soumis à la même pression que celle que l'on observe depuis la fin du 20è siècle. Que dire de la sécession du Katanga ? Le plan de la balkanisation était déjà en marche et il fallait affaiblir économiquement le Congo en détachant la « province minière du Katanga », productrice du cuivre et de l'uranium et qui intervenait à plus de 70% dans le budget national.

La même tactique est de mise avec les provinces du Kivu et de la Province Orientale, avec les minerais qui font courir toutes les multinationales. Notamment le manganèse, l'or, le coltan, la cassitérite et le nickel. Mis pour bien réussir, les commanditaires de ces guerres économiques se servent des pays voisins de la RDC afin qu'ils portent l'estocade. Le complot mis en place, chacun se met à jouer sa partition pour consacrer l'inexistence de la République démocratique du Congo en tant qu'Etat et Nation. Objectif : éloigner l'Est du Centre et de l'Ouest. Question de bien contrôler les richesses congolaises.

Entre-temps, un travail de sape est mené à l'intérieur du pays pour manipuler les dirigeants congolais. D'où cette désorganisation administrative et l'inefficience de l'administration, cette corruption institutionnalisée, cette faiblesse de l' Armée, de la Police, des services de renseignements, cette Justice à plusieurs vitesses, cette versatilité et insuffisances de membres du gouvernement, ce manque de courage politique au sein des institutions nationales et nous en passons.

Tout ce « vécu quotidien indigeste » relève d'un plan machiavélique pour empêcher les Congolais à écrire au Congo leur propre histoire

source: fr.allafrica.com
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