Les Burundais votaient hier lundi 28 juin pour reconduire à son poste le président sortant Pierre Kurunzinza, seul candidat en lice, après le retrait de tous les candidats d'opposition et une vague d'attaques à la grenade. Une situation qui fait dire à un analyste que la réélection attendue de Pierre Nkurunziza va relancer les violences post-électorales qui pourront, si on n'y prend garde, replonger le Burundi dans le chaos.
Les Burundais votaient hier lundi 28 juin pour reconduire à son poste le président sortant Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice, avec la crainte d'un retour à la violence politique après le retrait de tous les candidats d'opposition et une vague d'attaques à la grenade, a rapporté l'AFP.
Les six candidats de l'opposition se sont retirés à la suite des élections communales du 24 mai largement gagnées par le parti au pouvoir CNDD-FDD, mais marquées, selon eux, par de graves irrégularités.
Le bulletin au nom de Pierre Nkurunziza, 45 ans, au pouvoir depuis cinq ans, était donc hier lundi 28 juin le seul proposé aux 3,5 millions d'inscrits de ce petit Etat enclavé d'Afrique centrale, le troisième pays le plus pauvre au monde selon la Banque Mondiale.
Dans les bureaux de vote entourés par une forte présence policière et militaire, les électeurs semblaient bien moins nombreux que lors des communales d'il y a un mois, disputées alors par tous les partis politiques burundais et marquées par une participation record de près de 92%.
VIOLENCES POST-ELECTORALES
Les opérations de vote ont «bien démarré à part quelques retards à Bujumbura. A cette heure-ci, on sent qu'il y a moins d'affluence si on compare aux communales. Il y a une très grande différence», a témoigné Lydie Nzengou, une Centrafricaine chef de la mission d'observation de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
Le véritable enjeu du scrutin, désormais est de savoir s'il ne va pas relancer les violences dans ce pays de 8,5 millions d'habitants encore meurtri par une guerre civile de 13 ans (1993-2006) qui a fait 300.000 morts.
Des grenades ont encore explosé en série, dans la nuit de samedi à dimanche, dans plusieurs provinces du Burundi, mais sans victime humaine connue pour le moment, a appris la PANA de source policière à Bujumbura.
La nouvelle vague d'attentats à la grenade a ciblé la municipalité de Bujumbura, les provinces de Bujumbura-Rural, Kayanza, plus au Nord du pays, Rutana et Bururi, dans le Sud du pays, a précisé le dimanche le 27 juin 2010 le porte-parole de la Police nationale, le major Channel Ntarabaganyi.
Et ces cinq grenades lancées dans les heures précédant l'ouverture du scrutin font dire à un analyste que la réélection attendue du président sortant Nkurunziza relance les violences post-électorales qui pourront, si on n'y prend garde, replonger le Burundi dans le chaos avec risques de déstabiliser les autres pays de la région des Grands Lacs.
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