Le France attendra jusqu'au dernier moment avant de décider d'inviter ou non le président de la HAT, à la célébration de sa fête nationale.
Participera, participera pas ? La présence de Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) à la fête nationale française du 14 juillet et au cinquantenaire de l'Indépendance des anciennes colonies françaises en Afrique à Paris n'est pas encore décidée.
« Pour l'instant, il n'y a encore rien d'acquis. Comme lors du Sommet de Nice, la décision sera prise au dernier moment », a indiqué une source autorisée auprès de l'ambassade de France hier. « Le cas de Madagascar est un peu particulier », ajoute-t-il, répondant à la question concernant la situation des autres chefs d'État africains sur le sujet.
Enjeu diplomatique
La réponse du gouvernement français sur le cas de Andry Rajoelina reste donc invariable, du moins pour ce qui est de la précaution entourant la décision. Si, au début du mois, la réponse est évoquée « en fonction de l'évolution de la situation », cette fois-ci, les autorités françaises attendront « jusqu'au dernier moment » pour décider.
En effet, la « règle diplomatique », indiquée par une source autorisée auprès du ministère des Affaires étrangères du 2 juin est en passe d'être dépassée. Cette dernière avait indiqué que « l'invitation arrive une vingtaine de jours avant le rendez-vous », soit bien avant la date du 26 juin.
La prudence de la France est perceptible dans la lettre adressée par son président Nicolas Sarkozy à Andry Rajoelina à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. Dans la missive, le chef d'État français confirme « la participation d'un détachement des forces armées malgaches au défilé du 14 juillet aux côtés de leurs frères d'armes africains et français », prenant soin d'éviter de se prononcer sur le cas du président de la HAT. D'ailleurs, une quarantaine d'éléments militaires ont déjà rejoint la France, dimanche.
La présidence de la HAT s'attend quand même à une réponse de la part du gouvernement français dans les jours à venir. « La France devrait annoncer si elle va inviter ou non le président Andry Rajoelina », confie une source autorisée à Ambohitsorohitra.
La présence ou non de Andry Rajoelina à Paris présente un enjeu diplomatique. Une éventuelle invitation devrait lui donner l'opportunité d'asseoir son pouvoir au moment où il s'active à rechercher une reconnaissance internationale. L'éventuel déplacement devrait ainsi lui ouvrir la voie à une campagne de lobbying auprès des chefs d'État africains francophones au moment où l'Union africaine inflige aux dignitaires de la Transition des sanctions et réclame l'application de celles-ci au niveau internationale.
Le gouvernement s'efforce de briser l'image d'un isolement diplomatique de la Grande île à la suite de son choix de tourner le dos au processus de partage de pouvoir durant la transition. Andry Rajoelina vient d'adresser une lettre auprès du guide libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi de son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles, selon l'agence de presse libyenne Jana, repris par PANA. Il sollicite en même temps la poursuite de la mission de bons offices de l'homme fort libyen dans le dossier malgache.
source: fr.allafrica.com