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Afrique: quand les « corbeaux » assombrissent la fête

Tout semblait avoir bien commencé pour l'arbitrage. C'est tout juste si on déplorait la trop grande sévérité des hommes en noir, sans doute liée aux instructions fermes qu'ils ont reçues de la Fédération internationale de football association (FIFA). Ils ont tellement envie de bien faire, d'être irréprochables et d'être bien notés que, quelquefois, les arbitres passent à côté de leur sujet

Mais tant que c'était des peccadilles ou des situations qui ne portaient pas à conséquence on pouvait fermer les yeux et être indulgent car, après tout, ils ont beau être des juges, ils sont avant tout des hommes et l'erreur, c'est bien connu, est humaine. Sauf que l'adage ajoute qu'y persévérer est diabolique.

Or depuis quelques jours, les arbitres chargés d'officier lors des 64 matches de la 19e coupe du monde de football, Afrique du Sud 2010, multiplient les bourdes, qui, quelquefois, sont monumentales. Ce fut notamment le cas lors des huitièmes de finale qui ont opposé l'Angleterre à l'Allemagne puis l'Argentine au Mexique.

On joue la 38e minute et les protégés de Fabio Capello, qui avaient été déjà devancés par deux fois au score par la Nationalmannschaft et qui ont, entre-temps, réduit la marque, croient à l'égalisation lorsque Franck Lampard, d'un tir tendu, bat le portier allemand :

le ballon a frappé la partie intérieure de la transversale avant de rebondir derrière la ligne de but. Il sera pourtant refusé par l'arbitre central, l'Uruguayen Jorge Larrionda, malgré ses consultations avec son juge de touche. Tous les deux n'ont donc rien vu. Proprement scandaleux !

Au bout des 90 mn, les Anglais prendront finalement une douche écossaise, 1-4. Qui sait si, parvenus à 2-2, le capitaine Steven Gerrard et ses coéquipiers n'auraient pas montré un meilleur visage en 2e période et, pourquoi pas, renversé la vapeur. Qui sait ?

Quelques heures plus tard, c'était au tour d'un autre arbitre, l'Italien Massimo Rosetti, de s'illustrer tristement en accordant un but à l'Argentin Carlos Tevez, malgré sa position manifeste de hors-jeu que tout le monde a vue, sauf l'arbitre et son assistant.

Là aussi, on pourrait réécrire à souhait le match au bout duquel les Mexicains ont perdu 1-3. Ce dimanche 27 juin fut donc véritablement une journée noire pour l'arbitrage mondial, qui a vu les maîtres du jeu gâcher le plaisir et fausser les données en prenant de malheureuses décisions, car il ne s'est pas agi de simples erreurs d'appréciation, mais de véritables fautes techniques d'arbitrage et qui doivent être sanctionnées comme il se doit.

Heureusement, d'ailleurs, que ces décisions assassines n'ont pas impliqué de sifflets africains, car qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit ou écrit sur le thème de l'incompétence des nègres si ç'avait été le cas ? A ce propos, on se rappelle cette interrogation, on ne peut plus raciste, du célèbre journaliste sportif français Thierry Roland :

« Mais comment a-t-on pu confier l'arbitrage d'un quart de finale de coupe du monde à un arbitre tunisien ? » après que Diego Maradona a inscrit un but de la main, la fameuse « main de Dieu » (lors du mondial Mexique 1986), validé par l'arbitre du match, le Tunisien Ali Bennaceur. Sa phrase avait valu, à l'époque, un incident diplomatique à la France et des excuses officielles auprès du gouvernement de Tunisie.

Voilà que ces malheureuses fautes d'arbitrage dans le mondial sud-africain reposent la lancinante question de l'utilisation de la vidéo qui divise le monde du sport-roi.

Pour certains, il n'y a pas de doute, la FIFA, à travers International Football Association Board (IFAB), qui régit les lois du jeu footballistique, doit légiférer courageusement sur cette situation en optant pour l'arbitrage vidéo (déjà utilisé au tennis et au rugby) pour permettre de redresser sur-le-champ des torts causés par ceux qu'on appelait jadis les « corbeaux », à cause de leur tenue noire.

Ceux-là sont appuyés par d'autres qui, eux, préconisent l'arbitrage à 5 [NDLR : ce système introduit cette année en Europa Ligue consiste à introduire deux arbitres supplémentaires, tous deux positionnés juste à côté des 2 cages. Ces derniers sont chargés, prioritairement, d'observer l'attitude des joueurs à l'intérieur de la surface de réparation (en surveillant les tirages de maillots et les poussettes sur les corners ou les coups francs), mais également de juger si le ballon a franchi entièrement la ligne sur des phases de but.

Ils peuvent également suppléer l'arbitre dans la totalité des interventions irrégulières, pendant un match, qui auraient échappé à l'Å"il de leur collègue)] ou vont plus loin en préférant l'introduction de puces électroniques dans les ballons et l'installation de capteurs à des endroits stratégiques du terrain.

Pour d'autres au contraire, cela déshumaniserait dans une certaine mesure le jeu et les hommes ; or c'est peut-être cette marge d'erreur qui confère au football toute sa magie, tout son charme et toute son irrationalité. Et combien de fois, dans une partie, va-t-il falloir arrêter le jeu pour regarder la vidéo et ensuite reprendre ?

D'ailleurs, les victimes d'aujourd'hui ont peut être été les bénéficiaires d'hier ou seront ceux de demain. Reste à savoir si ces deux grossières erreurs dominicales vont entraîner cette révolution que d'aucuns appellent de tous leurs vÅ"ux. En attendant, les gourous de la planète foot, le président de la FIFA, Sepp Blatter, et son homologue de l'Union des associations européennes de football (en anglais UEFA), Michel Platini, sont farouchement opposés à cette pratique. Ce n'est peut-être pas demain que les choses changeront.

source: fr.allafrica.com
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