A l'occasion d'un point de presse au siège de l'ONU, à New York, le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a dressé lundi le bilan du Sommet du G20 de Toronto auquel il a participé ce week-end. Selon lui, les pays développés doivent investir dans l'emploi, l'agriculture, l'économie verte et la santé publique pour reconstruire la croissance, sans renoncer aux promesses faites aux pays en développement.
« Nous sommes tous inquiets devant l'augmentation des déficits et des dettes publiques, mais nous ne pouvons pas équilibrer les budgets sur le dos des populations les plus pauvres et abandonner nos engagements envers les plus vulnérables », a expliqué Ban Ki-moon. C'est le message qu'il a transmis aux dirigeants du G20 réunis à Toronto, en insistant sur les trois domaines dans lesquels les pays devaient investir « pour bâtir une croissance mondiale ».
Premier domaine, l'emploi et l'agriculture. Ban Ki-moon a rappelé l'importance d'initiatives incitatrices comme le Pacte mondial pour l'emploi lancé en 2009 par l'Organisation internationale du Travail (OIT). « Elles auront un effet multiplicateur énorme sur la croissance et la prospérité », selon le chef de l'ONU.
Adopté le 19 juin 2009, ce pacte exhorte les gouvernements et les organisations syndicales et patronales à collaborer pour riposter collectivement à la crise mondiale de l'emploi. Il propose une série de mesures anticrise que les pays peuvent adapter à leurs besoins et leur situation spécifiques. Il appelle également à des mesures fortes pour maintenir les effectifs à leur poste de travail, soutenir les entreprises et accélérer la création d'emplois, sans renoncer aux systèmes de protection sociale, en particulier pour les plus vulnérables.
Second domaine, l'économie verte. Le Secrétaire général de l'ONU a appelé les dirigeants du G20 à augmenter leurs investissements dans les énergies propres et l'économie verte, « pour reconstruire la croissance et atteindre les Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) » définis en 2000.
« Le risque -et le coût- de l'inaction face aux changements climatiques augmentent chaque année, plus on attend, plus on payera », a-t-il mis en garde. Il a donc demandé aux pays du G20 de reconnaître publiquement les progrès réalisés lors du Sommet de Copenhague en décembre dernier et « d'aller de l'avant en s'appuyant sur le cadre défini par la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (UNFCCC) ».
Le Secrétaire général a également appelé à des efforts financiers, pour tenir les promesses faites à Copenhague : verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour les aider à limiter l'impact des changements climatiques.
Enfin, troisième et dernier domaine dans lequel Ban Ki-moon a demandé aux pays du G20 d'investir massivement : la santé publique et les systèmes de protection sociales. Il a notamment salué le soutien que le G20 a apporté à l'initiative qu'il a lancé en avril, pour élaborer un Plan d'action commun pour la santé des femmes et des enfants.
Mis au point via de larges consultations, ce plan vise à renforcer la santé des femmes et des enfants, en impliquant tous les acteurs publics et privés, des sphères politique ou économique, et les composantes de la société civile. Créé comme un outil d'action, ce plan doit permettre d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement en 2015.
Le Secrétaire général de l'ONU a conclu son intervention devant la presse en indiquant qu'il avait également souligné au G20 l'importance de ne pas fonder la relance économique uniquement sur la consommation intérieure mais aussi sur des investissements, en priorité dans ces trois domaines.
source: fr.allafrica.com