ans un rapport rendu public lundi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, exhorte les dirigeants politiques de la République Centrafricaine (RCA) à accélérer les préparatifs pour les élections présidentielles et parlementaires qui ont déjà été reportées plusieurs fois.
« Je demande au gouvernement de la République centrafricaine et à toutes les parties prenantes nationales d'accélérer la mise en oeuvre des recommandations du dialogue politique sans exclusive de décembre 2008, notamment celles concernant la sécurité et les groupes armés, et de continuer à être guidé par le même esprit de consensus et de consultation qui a caractérisé le dialogue », écrit Ban Ki-moon dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité.
Les élections devaient se dérouler en avril dernier avant d'être reportées plusieurs fois en raison de dissensions au sein de la classe politique sur les modalités d'organisation du scrutin.
« J'encourage la Commission électorale indépendante à continuer son action avec le soutien d'experts nationaux et internationaux, en dépit des problèmes que pose l'organisation d'élections crédibles, transparentes et sans exclusive », a souligné le Secrétaire général.
Le 1er décembre 2009, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé un projet préparatoire d'assistance qui a permis à la Commission électorale indépendante de devenir opérationnelle. Début avril, une mission de l'équipe conjointe Union européenne (UE)/PNUD d'appui au processus électoral s'est rendue à Bangui, la capitale centrafricaine, pour finaliser les dispositions en vue de la signature d'un accord de financement de l'Union européenne d'un montant de 6,5 millions d'euros.
« J'ai pris acte de la décision consensuelle de reporter la tenue des élections ainsi que de l'adoption de deux amendements constitutionnels permettant au Président, François Bozizé, et aux membres de l'Assemblée nationale de rester en fonction après l'expiration de leur mandat », précise Ban Ki-moon dans le document.
Il appelle toutes les parties prenantes à « faire preuve d'un haut degré de responsabilité, à respecter l'ordre constitutionnel et à convenir ensemble des modalités qui permettront au processus électoral de progresser ».
« Je souhaite insister sur le fait qu'il est essentiel que la Commission électorale indépendante arrête, dès que possible, un calendrier clair et réaliste pour les élections », a-t-il ajouté.
Afin d'assurer des élections crédibles et transparentes, le chef de l'ONU demande à la communauté internationale « de verser des contributions au fonds commun créé par le PNUD à l'appui des élections ». « Ces efforts contribueraient à maintenir l'impulsion fournie par le dialogue politique sans exclusive et faciliteraient l'instauration d'une démocratie stable fondée sur une paix et un développement durables », insiste-il.
Sur la situation militaire et sécuritaire Ban Ki-moon se dit préoccupé par « la lenteur de la mise en oeuvre des phases de désarmement et de démobilisation et de réintégration ». Un nouveau retard pourrait se traduire « par des frustrations » chez les ex-combattants et conduire à la reprise du conflit.
Le Secrétaire général pointe également « la disparition de dirigeants politiques » et demande aux autorités de la République centrafricaine « de faire la lumière sur ces disparitions et de demeurer fermement déterminées à assurer la sécurité des dirigeants politiques et militaires qui se sont joints au processus de paix et qui résident actuellement à Bangui ».
Ces derniers mois les violences ont repris dans la zone transfrontalière entre la RCA, le Tchad, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC). Cinq mille nouvelles personnes ont été déplacées au cours de la période considérée, portant le nombre total à 162.000 selon les estimations. Environ 31.000 réfugiés en provenance du Soudan et de la RDC se sont installés dans les provinces de l'est et du sud. En outre, il reste toujours environ 137.000 réfugiés de République centrafricaine dans le sud du Tchad et au Cameroun.
Le 25 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution mettant fin à la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) le 31 décembre prochain. Le retrait graduel des composantes militaire et civile a commencé à la fin du mois de mai. Adoptée à l'unanimité, la résolution 1923 prévoit la réduction des effectifs de la MINURCAT de 3.300 à 2.200 Casques bleus, 1.900 au Tchad et 300 en RCA, d'ici au 15 juillet.
source: fr.allafrica.com